Le 8 August - J17_Gyantsé - Tibet

De GYANTSE (4 025 m d'altitude) à LHASSA (3 650 m d'altitude)

 Avant de prendre la route, nous visitons le monastère de GYANTSE.

Ce monastère très important, de la région du TSANG, représente plusieurs courants du bouddhisme. Il a été construit en 1018. Le roi de GYANTSE a appelé des architectes chinois, népalais et locaux. Le monastère a la forme d'un mandala. Il a été en partie reconstruit après les destructions de la période de 1950 à 1966.

Il y a actuellement 82 moines. D'immenses statues de terre séchée et peintes trônent dans les salles. Les peintures murales sont enfumées par des lampes à beurre. On remarque encore des taras, femmes déesses de la compassion.

D'immenses bibliothèques murales de manuscrits anciens ornent les murs de certaines chapelles.

 

Nous parcourons 260 km et franchissons trois cols dont le plus haut, le KAROLA PASS à 5 000 m d'altitude.

Nous longeons la rivière BRAHMAPOUTRE, la plus haute rivière du TIBET qui prend sa source au mont KAILASH, montagne sacrée.

Entre rivières et lacs, le TIBET est considéré comme le réservoir d'eau de l'ASIE.

 

Nous faisons une halte au bord du lac YANTO LOBSO de 668 km, 60 m de profondeur, 120 km de long, qui a la forme d'un scorpion.
C'est l'un des trois lacs sacrés du TIBET qui fait face aux hautes chaînes montagneuses et à quelques pics enneigés.
Ce lac est très poissonneux. Un dicton tibétain dit qu'il y aurait un poisson pour chacun des un milliard trois-cents mille chinois.
Des oies himalayennes vivent au bord de ce lac.

En continuant notre chemin, nous découvrons un magnifique glacier avant de faire un arrêt déjeuner.

Au restaurant, Robert fait la connaissance d'un célèbre musicien chinois accompagné de ses élèves violonistes. Ceux-ci nous jouent un morceau de violon.

L'après-midi, nous nous arrêtons à nouveau au bord du lac sacré face à un petit village où les bouses de yaks sont empilées sur les murs entourant les maisons blanches.

Un petit groupe de caravaniers s'aventure dans le village et fait de belles rencontres. (Témoignage d'Annie)
D'autres restent en extase devant le lac.
Nous poursuivons notre route jusqu'à LHASSA et enfin nous apercevons le POTALA au loin.

 

Anniversaire de Marie-Claude

 

Témoignages

Témoignage d'Annie

Près du lac sacré, surplombe ce petit village en découverte libre. Nous grimpons à travers les maisons de pierre entourées de murets de bouses de vaches, futur combustible pour l’hiver des tibétains. Nous suivons une nonne chapeautée. Où va-t-elle ? Par mimiques et gestes elle nous conduit dans la cour d’un monastère ! Elle nous entraîne ensuite vivement vers son habitation sur les hauteurs. Moment de surprise pour nous de découvrir son univers de vie. Nous sommes touchés et excités. Cette femme est tout sourire, elle veut nous prendre en photos avec nos appareils. Elle est joyeuse, s’amuse et découvre comment cela fonctionne. Sa bonne humeur rejaillit sur nous, nous sommes ébahis et contents de partager ce moment avec elle et ses deux autres nonnes en apprentissage. Le bus nous attend, nous nous quittons dans une immense joie de cette rencontre fortuite.

De retour dans le bus, machinalement, je regarde ses photos. SURPRISE : elle nous a filmés ! Je suis dans un état de contentement et d’euphorie que je partage avec les caravaniers.

Doudjéjé la vie

 

 

Témoignage  de Pierre-Côme

Après deux jours d’acclimatation à l’altitude difficile, je vais un peu mieux. Je n’ai pas une grosse énergie pour aller au monastère bouddhiste ce matin, mais je rejoins tout de même le groupe. L’atmosphère est paisible et silencieuse, quelques pèlerins sont là, mais aucun touriste. Alors que le groupe se dirige vers l’intérieur du monastère, nous décidons avec Samuel et Claire de rester à l’extérieur et de cheminer le long des moulins de prières tout autour. Nous dépassons deux vieux hommes et Samuel me propose de leur jouer quelque chose. Nous trouvons plus loin un banc parfait face aux montagnes. Nous sortons hang et guitare et improvisons en douceur dans ce cadre féerique. Les deux hommes s’arrêtent, bientôt rejoints par un moine. Ils nous écoutent avec attention et des regards profonds s’échangent. Peu de mots viennent couvrir cette scène vibrante. Après un temps indéterminé, nous repartons légers, le cœur joyeux, conscients d’avoir vécu un moment unique.

 

Témoignage de Georges 

Comment j’ai vécu cette caravane depuis le début  !

Dès le début, je ne me sentais pas bien dans cette caravane, sans comprendre pourquoi ! J’étais en train de faire un voyage touristique et j’avais perdu mes repères de la Caravane Amoureuse  !

J’ai réfléchi par rapport à un des objectifs : s’enrichir de la différence    ! Les caravanes que j’avais déjà vécues, le schéma était toujours le même : un piano, des rencontres organisées, des déambulations, donc beaucoup d’échanges et un vécu d’enrichissement de la différence. Et là, le schéma était différent.
Je pensais : accueillir la différence    ! Le schéma d’avant et le schéma actuel non encore définis. Tous les incidents vécus étaient comme des signes pour accueillir cette différence de schéma. Difficulté pour mettre le piano en route, crevaison, quelque chose ne marche plus. Même la roue de secours de fonctionne pas. Et à VARANASI, le bus se heurte à la réalité : la vitre avec l’inscription Caravane Amoureuse s’effrite ! Le schéma est dissous. La soirée chamanique nous invitait au lâcher-prise. Mon problème était d’être attaché au schéma habituel de la Caravane Amoureuse  ! On a été invité à créer autre chose. Ce schéma ne pouvait pas fonctionner au TIBET  ! On ne pouvait forcer les choses  !

« Donne-moi la force de changer ce que je peux changer, d’accepter ce que je ne peux pas changer, et surtout de savoir faire la différence »

Ne pas vouloir forcer, donc accueillons ce qu’on ne peut pas changer  !

Je me suis senti mieux et j’ai pu vivre une Caravane Amoureuse au TIBET à travers les sourires, les regards. Ce sont tous des personnes humaines. Je me suis fait photographier plusieurs fois, j’ai pris des gens par les épaules…. Et c’est ça la Caravane Amoureuse pour moi. Pas de piano mais d’autres instruments, des rencontres. C’est moins spectaculaire, mais c’est une communication avec des gens, sans parole, il y a quelque chose qui s’est passé  !

Pendant l’attente d’accord pour aller au village tibétain, je disais bonjour aux gens, et à moment donné, une femme âgée s’est arrêtée. Elle m’a regardé avec un sourire édenté et des yeux qui pétillaient. Elle m’a montré ma barbe. Elle a ouvert la bouche et m’a montré qu’elle n’avait plus qu’une dent  !

Communion intense  ! Echange profond  !

 

 


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