Le 11 août - J20_Lhassa - Tibet

 

LE FESTIVAL DU SHOTON

 Si la Caravane Amoureuse a été organisée en cette période de l’année, propice aux moussons, c’est bien pour le festival du Shoton. Cet événement traditionnel qui a lieu chaque année au moment de la nouvelle lune regroupe deux cents mille personnes dans le même jour, majoritairement tibétaines. A cette occasion, sept journées de congés sont accordées aux habitants de LHASSA.

 

Littéralement « la Célébration du Yaourt », le Shoton a lieu au monastère de DREPUNG, sur une colline surplombant la ville. Au début de la journée est déroulée l’immense tangka bouddhiste datant de cinq mille ans, attraction principale de cet immense rassemblement.

Nous arrivons sur place à 7h30 du matin, sous une pluie battante. Nous devons marcher deux km pour atteindre le monastère. Nous pouvons déjà ressentir l’agitation de la foule. Serrés les uns à côté des autres et éparpillés parmi la masse, nous apercevons enfin le monastère sur la  montagne.

Nous avançons d’un pas régulier jusqu’à ce que nous finissions totalement bloqués, poussés de tous les côtés. Les tibétains présents, de tous âges, s’impatientent et n’hésitent pas à user des coudes pour gagner quelques centimètres.

L’énergie collective est à la fois oppressante et envoûtante. Pour conserver un peu d’espace dans cette fourmilière géante, certains caravaniers forment une ligne de blocage solide, et la tiennent pendant une heure trente.

D’autres sont passés de l’autre côté de la barrière afin de prendre l’air. Dans cette atmosphère de pèlerinage et de prières, nous entamons quelques chants qui surprennent et réjouissent nos voisins de piétinement (policiers y compris !). Puis, nous apprenons que la tangka vient d'être déroulée par les moines. Déjà notre cavalcade reprend. Il ne nous reste plus qu’à gravir les marches pour atteindre notre but. Pour toutes les personnes présentes, l’excitation est à son apogée.

 Enfin, la voilà, grandiose  !

Les fidèles lancent des offrandes (katas ou argent) sur ce gigantesque assemblage de tissus représentant cette année Chakamouni, le Bouddha du présent. Quel spectacle  ! Pour avoir l’opportunité d’avoir une année heureuse, nous pouvons passer en dessous pour la toucher.

Et ce n’est pas sans compter le coup de savate de Tsongkapa que nous recevons ( d’un moine, sur la tête) en redescendant , en guise de bénédiction.

Quelques caravaniers chanceux ont également l’opportunité d’assister à un spectacle de théâtre de rue tibétain en présence des Lamas, grâce à une policière qui leur en libérera l’accès.

Pendant ce temps, le reste de la Caravane part à la découverte du magnifique monastère. 

Quatre heures d’attente et une heure de présence plus tard, il est temps de redescendre au point de ralliement, petits groupes par petits groupes, en espérant qu’avec tous ces mouvements nous n’ayons perdu personne  en chemin. Nous croisons en chemin des  Tibétains qui pique-niquent.

Le retour vers l'hôtel s'effectue dans les bus et taxis locaux dans la bonne humeur et bien fatigué.

Après quelques heures de repos à l’hôtel ou en promenade, nous nous retrouvons tous ensemble. Ceux qui sont restés au centre de LHASSA pendant la journée racontent leurs agréables échanges musicaux et humains. Puis l’équipe de Cap Production nous annonce une fantastique nouvelle : ils ont trouvé un lieu avec un piano demi-queue semblable à celui de Marc avec un collectif d’artistes prêt à nous accueillir le lendemain soir ! Cette nouvelle a de quoi nous réjouir.

 Et pour terminer cette journée trépidante rien de mieux que des délicieux raviolis tibétains, les Momos  !

 TEMOIGNAGES

Témoignage de Claire 

Nous sommes quelques caravaniers à ne pas aller au SHOTON. Nous partons à cinq nous promener dans le parc proche du Potala. Sam a pris son spacedrum et Marie ses deux flûtes et ses accessoires de clown (on ne sait jamais). Au milieu de ces beaux arbres, devant un petit lac faisant face au Potala nous nous posons sur un banc. Samuel active la magie de la rencontre avec les sons envoûtants de son spacedrum. Il est vite rejoint par Marie à la flûte traversière, puis par Delphine et moi-même au chant, puis à la danse. Le public est facile  ! Il suffit de quelques notes pour qu’une trentaine de personnes nous entourent. Beaucoup sont timides mais certains viennent danser, toucher les instruments, nous remercier d’une franche embrassade. Puis nous sortons les nez rouges, et Yelleen, caravanière de neuf ans, nous fait de sacrés numéros de clown. Nous gonflons des ballons et les faisons tourner parmi les spectateurs redevenus enfant pour quelques instants.

 

Témoignage de Géo

Dans la file pour aller voir la tangka, à un moment donné, j’étouffais. Je sentais beaucoup d’oppression et j’ai dit à Françoise R  : « Il faut s’en aller »

Elle a voulu rester, et moi j’ai pris la décision de m’en aller. Puis j’ai vu des tibétains à l’intérieur de la barrière qui m’ont aidé à passer de l’autre côté. Et aussi d’autres caravaniers m’ont aidé à m’extraire de cette pression qui existait. C’est comme si j’avais été un prisonnier libéré en passant de l’autre côté de la barrière  ! Même un garde chinois était attentif à ce que je ne tombe pas en la franchissant et j’ai trouvé que les gardes chinois étaient bienveillants.

J’ai baptisé ce moment  : « Sauver le guerrier Géo »

 


0:00
0:00