Réveil matinal à Sadhana Forest, petit déjeuner à la salle principale pour tous les Caravaniers. Un repos est nécessaire pour certains, lavage de linge pour d'autres... Plusieurs groupes se créent.
Le premier va rencontrer Claude qui vit depuis 17 ans à Auroville. Cet homme à l'accueil chaleureux nous explique qu'il a créé un service de traduction et d'apprentissage de langue: tamul, français, anglais et sanscrit (Auro-Langue ). A partir de l'une, nous pouvons apprendre toutes les autres.
Il est aussi responsable du pavillon français, très actif en événements culturels : plus d'une centaine depuis l’inauguration en 1993. Il existe aussi le pavillon Indien et celui du Tibet.
Auroville a été pensé par Mère, femme française qui a rencontré le maître Sri Aurobindo en Inde. Elle a eu la vision en 1960 d’une ville nouvelle qui n’appartiendrait à personne,. Cette cité accueillerait des gens en quête d’une élévation de conscience. «Un Rêve. Il devrait y avoir quelque part sur la terre un lieu dont aucune nation n'aurait le droit de dire : "Il est a moi" ; où tout homme de bonne volonté ayant une aspiration sincère pourrait vivre librement comme un citoyen du monde, et n'obéir qu'a une seule autorité, celle de la suprême vérité ; un lieu de paix, de concorde, d'harmonie, où tous les instincts guerriers de l'homme seraient utilisés exclusivement pour vaincre les causes de ses souffrances et de ses misères, pour surmonter ses faiblesses et ses ignorances, pour triompher de ses limitations et de ses incapacités ; un lieu où les besoins de l'esprit et le souci du progrès primeraient la satisfaction des désirs et des passions, la recherche des plaisirs et de la jouissance matérielle ».
Sri Aurobindo, éduqué en Angleterre est revenu en Inde à l'âge de 17 ans où il se révolte face au pouvoir en place compte tenu des injustices et conditions difficiles des Indiens. Ce qui l'amène à être emprisonné plusieurs fois. Il créera un Ashram à Pondichery et Mère s’en occupera quand il décida de se retirer pour écrire.
Pour l’emplacement initial d'Auroville www.auroville.org, Mère choisira sur une carte un lieu où se trouve un superbe arbre sacré, un banian plus que centenaire. Elle confiera le projet de construction du Matrimandir, considéré comme l'âme d'Auroville à un architecte français, Roger ANGER. Une caravane « déjà amoureuse ! » partira de France le 15 août 1969 et les premières huttes seront alors construites.
Notre groupe part avec Sylvie, résidente et responsable de l'accueil des « guest » vers le centre du Matrimandir, temple de Mère, dans un silence méditatif. Celui-ci symbolise une fleur de lotus épanouie posée sur 12 pétales entourés de 12 jardins et fontaines en cours de réalisation pour certains. En chaussettes blanches, pour respecter la pureté du lieu, nous montons le long d'une spirale de marbre blanc vers la salle de concentration. Elle est imposante avec ses 12 piliers, un miroir placé au sommet capte un rayon de soleil qui descend à la verticale, traverse une première sphère de cristal placée au centre puis une seconde à l'extérieur représentée par le cœur du lotus afin de diffuser la lumière. Instants de sérénité et de plénitude.
A la sortie, Claude nous attend dans le jardin sous un arbre pour répondre à nos questions et nous « éclairer » sur le fonctionnement d’Auroville. Passage à la librairie pour quelques achats de livres.
Le second groupe d'une vingtaine de Caravaniers va aider les volontaires de Sadhana Forest à planter des arbres. Nous partons à pied avec tout le matériel nécessaire... Seaux, arrosoirs, pelles, râteaux, grands bambous, plateaux pour transporter le compost... Et bien entendu la gourde, le chapeau et les lunettes de soleil indispensables même si nous étions encore dans des températures raisonnables... Nous formons une chaîne, et par deux avec les bâtons de bambou placés sur les épaules, nous transportons les seaux jusqu'au lieu de la plantation. En file indienne, nous chantons heureux de savoir que nos petits gestes de solidarité laisseront une empreinte de chacun(e) sur cette belle terre pour les générations futures.
Ensuite nous recevons les consignes d'un volontaire pour apprendre à planter l'arbre façon Sadhana Forest. En effet, ils expérimentent de nouvelles techniques et atteignent un taux de réussite de 80 % des espèces endémiques. Nous serons donc amenés à placer une bouteille en plastique, bouchon en terre avec une mèche au bout qui viendra alimenter en eau au compte-goutte les racines de notre « bébé arbre ». Une matinée riche de partages et ressourçante grâce à cette nature qui nous délivre tous ses bienfaits.
Et tout le monde se retrouve à Sadhana Forest pour le déjeuner. Après une petite réunion, certains Caravaniers vont aider à la cuisine parce que 200 personnes sont attendues au dîner. Vendredi est le jour de l'accueil des volontaires et de l'ouverture au public pour visiter le site de Sadhana Forest. Le dîner leur est offert avec en cadeau la projection du film « Le clavier joie » et un concert de Marc...
D'autres Caravaniers visitent la forêt de Sadhana et d'autres encore partent faire des achats à Pondichéry.
En soirée, nous nous retrouvons avec les invités à la salle principale pour la projection du film. Marc accompagne au piano. Encore beaucoup d’émotions et de partages...
Certains Caravaniers regagnent leurs tentes, d’autres s’essaient au piano, des jeunes chantent et créent des jeux de lumière. Demain départ programmé pour 8h en direction de la ville de Tiruvanamalaï.
Le ciel est superbement étoilé et nos têtes remplies de mille images colorées.
Aujourd'hui, temps libre pour les caravaniers qui veulent se reposer.
Les autres, ils aident les personnes vivant à Sadhana Forest à faire la cuisine, planter des arbres... Le midi nous mangeons (encore sur des feuilles de bananiers) très pimenté.
L'après midi, nous nous douchons avec des shampoings et savons biodégradables et, dans la douche il y a des chenilles jaune et noire sur la plaque d'ardoise où nous mettons les pieds. Mais nous avons de la chance car pendant que l'on va chercher de l'eau à la pompe à main et transporter le seau de 10 litres, elles ont le temps de partir (ouf) au lieu de nous arracher les bras...
Camille, Jenna, Paul