Petite grasse matinée, café ou tchai et départ à 9h30 ! Nous allons découvrir une école Steiner.
Après une petite heure de route, nous arrivons au village de Sompura et découvrons l’école. La cour est flanquée de deux gros arbres qui abritent une cabane en hauteur.
Tout de suite les enfants de La Caravane et les enfants de l’école font connaissance et s’amusent dans les arbres, à grimper, à découvrir la petite cabane, même Marc et d’autres Caravaniers s’y essaient...
On nous offre de l’eau, le piano est installé, des chaises nous attendent à l’ombre. Roselyne présente La Caravane amoureuse à l’équipe de l’école.
Olivia commence à jouer une variation puissante et des petites filles nous jouent un morceau de flûte.
Marc poursuit et les enfants s’agglutinent, curieux de voir comment il utilise ses variacordes.
Cathy s’installe et Catherine au violon la rejoint, belle harmonie douce.
Joaquim jouera au tuba perché dans l’arbre avec les enfants, belle image qui pourrait agrémenter une fable de La Fontaine…
Il n'y a pas que Joaquim qui s'est perché dans l'arbre ! La famille VELLA aussi !
Marc invite des enfants, leur parle de la musique, les invite à jouer avec lui. Les adultes, parents ou professeurs semblent tout aussi émerveillés qu’eux. Notre farandole va permettre de nous unir dans un même mouvement : celui de la fraternité et de l'amour...
Nous allons visiter les salles de classe installées dans de grandes tentes. L’école n’existe que depuis deux ans et il a fallu faire vite pour que des salles soient prêtes. Désormais, ils adorent leurs classes sous tentes et ne veulent plus de bâtiments en dur ! Il y a 45 élèves dans cette école mais elle va grandir et était auparavant installée à Bangalore, en ville info@bangaloresteinerschool.org. Là le site est beau, dans la nature, paisible, sans pollution. Jenna avec sa maman donne des dessins que les élèves de son école de Longwy ont fait pour les enfants d’Inde. Elle pose les questions que les élèves de sa classe ont écrites. Bel échange.
Les enfants continuent à jouer sur le trampoline, sautent, rigolent. Au-delà des frontières l’amitié voyage et l’amour aussi.
Nous reprenons la route et nous arrêtons sur le chemin pour déjeuner. Pâtisseries, glaces, salades de fruits frais, les Caravaniers se laissent tenter par une douceur après des repas bien souvent très épicés. Pas de traduction en anglais dans les menus donc on essaie… Bientôt nous arrivons à l’hôtel, petite réunion des Caravaniers et certains vont aller se balader en ville ou se reposer.
Un groupe part pour la fête annuelle de Shiva à Bangalore, célébrée partout en Inde. 5000 personnes se rassemblent pour la Maha Shivaratri. En nous rendant sur le lieu, nous apercevons des temples illuminés qui attirent une foule de dévots. Puis nous faisons le tour d’un immense stade, dans lequel un dais d’au moins 30m est installé, c’est là que nous sommes attendus.
Des écrans géants permettent à tous de voir ce qui se passe. Surprise, des officiels semblent discourir au micro, où sommes nous ? N’est-ce pas plutôt un meeting politique ? Inquiétudes... Malgré l’incertitude, nous restons et attendons patiemment. Les officiels dont le gouverneur de la région quittent enfin la scène, pour laisser place à des sketchs, des pantomimes, des chants. Mes voisins, deux collégiens curieux me confirment que c’est bien la fête de Shiva !
En attendant, Catherine et Saru s'entraînent à la flûte.
Enfin, c'est notre tour ! La sono et les techniciens se sont rapidement adaptés à la nouvelle installation car nous ne pouvions monter le piano sur l’estrade. Invités par les instances officielles, la Caravane amoureuse dans son ensemble se voit propulsée sur la scène aux côtés de Marc et François, notre cameraman. Ce dernier présente en anglais l'objectif de la Caravane amoureuse. Nous sentons que les cœurs sont touchés.
Olivia au piano, Catherine au violon et Sugit au djembé commencent à jouer devant cette immense assemblée. Marc suit dans une envolée de notes puissantes qui transportent tout le public. Nous sommes de nouveau conviés sur l'estrade et Marc se voit remettre avec les honneurs, une toge de couleur orange et un collier odorant de jasmin et de roses. Nous apprenons que nous venons d’être filmés, à notre insu, par la télévision du Karnataka. Nous espérons avoir ainsi touché des millions de cœurs indiens.
Le retour à l'hôtel sera épique... Notre chauffeur de bus ne retrouve plus son chemin, il prendra l'iphone d'une Caravanière et le GPS pour enfin nous conduire à destination...
Et l'arrivée à l'hôtel ne passe pas inaperçu avec notre Sri Marc VELLA...
Éreintés pour la plupart, nous retrouvons nos lits avec plaisir après avoir préparé nos sacs et valises car demain direction Mysore, à 5h de route de Bangalore.
On va dans une école. Il y a une cabane dans un arbre alors on y monte. C'est dur la première fois, et après, beaucoup plus facile. On s'amuse bien et on prend quelques photos d'en haut. Pendant le concert, Joachim (Caravanier instrumentiste) joue en haut, de son tuba. Aussi, il y a un trampoline. Puis, comme toujours, on part. On mange dans un petit restaurant à 15 h 30. On arrive en fin d'après-midi à l'hôtel et on fait une petite réunion. Après, pour la fête de Shiva, il y a un concert. On rentre très tard dans la nuit.
Jenna et Paul
« Dans la soirée, nous déambulons dans un quartier abritant les festivités données en l'honneur de Shiva. Bien ordonnée, à la queue leu leu, une foule de pratiquants patiente en moyenne trois heures par temple pour pouvoir faire des offrandes et honorer leurs divinités.
Les temples sont magnifiquement éclairés et somptueusement garnis de fleurs très colorées (elles se vendent au kilo). Beaucoup de monde, mais une grande quiétude et un respect presque palpables. Nous posons quelques questions ; comme nous sommes européens, un policier puis un brahmane nous convient à rejoindre directement avec eux le cœur de la cérémonie. Un des temples multi-centenaires, abrite un bassin de tortues sacrées. Des officiants nous confient un pot de cuivre plein de lait béni que nous versons délicatement sur l'autel. Puis les brahmanes nous offrent des guirlandes de fleurs et des pétales de riz safrané. Nous sommes très honorés et heureux, les sourires sont resplendissants, les indiens manifestent une extrême bienveillance envers notre différence. De retour dans la rue, nous avons la chance d'assister à une procession de chars où les divinités sont exposées ; les hauts parleurs diffusent en boucle des mantras. Nous sommes tous curieux et avides de la découverte de l'autre, nous engageons la parole avec des pèlerins. Sur le chemin du retour, dans le rickshaw, nous avons la sensation d'avoir eu le privilège de passer une soirée magique, presque surréaliste... pleins de gratitude, nous remercions pour ce cadeau de la vie ».
Estelle
« Ça avait plutôt mal commencé dans la mesure où la fête de Shiva réunissait devant nous des hommes politiques. Ben, on a eu droit à quelques sketchs indiens, même qu'on a bien rigolé avec nos voisins qui nous disaient à l'oreille « it's a joke ».
Mais quand même on a attendu pas mal de temps sur une chaise ou debout, en face d'un écran immense qui nous offrait les images de près, sous un énorme chapiteau bleu et argent qui abritait au moins 5000 personnes.
Alors voilà ! On était là à attendre, nous quinzaine de Caravaniers regardant nos montres régulièrement parce qu'il faut bien avouer que pour certains, c'était interminable. En revanche, beaucoup d'indiens sont venus vers nous, demandant notre nom, d'où on venait, observant avec attention et sûrement avec étonnement les Caravaniers qui portaient le piano... moments d'échange.Et puis enfin Olivia s’est installée au piano, Catherine et son violon à ses cotés. Il faut bien le dire, la musique fut magnifique. Pleine de cette douceur propre à toutes les deux, et tranchant nettement avec le son agressif des haut-parleurs...
Merci à elles pour leur musique qui nous laisse nous envoler !
Au tour de Marc et Sugit l'un des musiciens d'Agnii (passé maître dans l'art des percussions, dont le djembé !). La musique s'élance, lentement s'élève, le son des variacordes emplit toutes les oreilles. Le duo fait fureur, on sent une écoute entre les musiciens qui donne du baume au cœur. Et le public applaudit, siffle …
Yes ! Des petites graines semées dans le cœur d'indiens de toutes « catégories » !
Les Caravaniers sont appelés sur la scène pour saluer avec Marc. Marc a même droit à une corbeille de fruits et une jolie étoffe avec un collier de fleurs … et …. on est passé à la télé !!!
Donc une belle soirée haute en couleurs.
La majorité des Caravaniers rentre se coucher et nous sommes quelques uns à rester ????? Quelque part pour écouter nos amis d'Agni… et quand ils se mettent à taper sur leurs djembés, impossible de résister, on sent le rythme qui nous traverse et sur le bord du chapiteau on se met à danser … alors on nous pousse sur le devant de la scène et nous voilà partis ! Valérie, Samuel, Sandra, Manon, Lila et moi dans une danse effrénée..
Si bien que les policiers doivent freiner les hommes qui s'avancent sur la scène … On doit arrêter la danse de suite.
Raté ou pas ?
Décidément non, on nous félicite en sortant …
Quoiqu'il en soit ce fut une soirée pleine d'émotions que l'on n'est pas près d'oublier… ».
Camille
« Ce matin, nous sommes attendus dans une école « WALDORF » du nom de la première école selon la pédagogie de l'antroposophe Rudolf STEINER.
Nous n'avons que quelques écoles de ce type en France.
Celle-ci a ouvert à Bengalore depuis deux ans avec 45 enfants de 3 à 14 ans et 10 enseignants.
Nous sommes dimanche ; il n'y a donc pas école mais les parents et même certains grands parents sont revenus exprès aujourd'hui pour nous accueillir et avoir le temps de nous rencontrer.
Nous arrivons dans un bel espace ombragé qui sert de cour de récréation
Ils ont installé des chaises à côté du piano à l'ombre d'un arbre majestueux et généreux aménagé en terrain de jeux ; là, une tyrolienne, ici une plate forme en hauteur ; des enfants s'y sont perchés à tous les étages, tels des petits singes ; quelques Caravaniers se font un plaisir de les rejoindre dans leurs acrobaties... Rien de tel que le jeu comme chemin privilégié du contact avec les enfants.
Je sens chez nos hôtes beaucoup de prestance, un accueil pondéré, une présence raffinée. Petites sucreries et jus de citron frais sont offerts à tous.
Comme à chaque rencontre, Marc et Cathy, musiciens et danseurs s'accordent à l'atmosphère du lieu, enchaînant des morceaux légers, délicats et aériens.
Je me laisse porter par cette grande douceur de vivre, à l'ombre de cet arbre, tel un gardien veillant sur nous tous.
Je contemple les artistes et ces enfants dispersés dans l'arbre et il me vient cette parole : « Il en est du royaume de l'amour comme de cet arbre ; à son origine, c'est la plus petite des graines mais, quand il croît, il devient la plus belle des plantes, si bien que les oiseaux du ciel viennent faire leurs nids dans ses branches ».
Comme à chaque rencontre, tous s'émerveillent d'entendre quelques uns de leurs enfants improviser avec Marc.
Puis nous écoutons nos hôtes nous faire découvrir la pédagogie de STEINER. Cette pédagogie est particulièrement soucieuse du respect de l'enfant et de sa construction sociale.
L'école est vécue comme un lieu d'éducation de toute la personne, y compris dans sa dimension spirituelle.
L'enseignement se fait par cycles de sept années où ils sont accompagnés pendant ces années par les mêmes professeurs.
Ici pas de livres. Ce sont les élèves eux-mêmes qui créent leur cahier de travail.
Les cahiers sont de véritables travaux artistiques car un grand soin est apporté à la calligraphie à l'illustration.
Les enfants entrent aussi progressivement dans un des apprentissages techniques comme le jardinage, mais toujours dans le respect des étapes de leur développement psychologique et spirituel.
En fin de matinée, nous quittons nos hôtes, tout à fait partants pour accueillir dans leur équipe
les professeurs qui souhaiteraient venir les aider... Qui sait ? ».
Claire