Marc et Cathy Vella conduisent une caravane de la paix sur les routes de Tunisie
Investir en Tunisie du 17 May 2014
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Les caravaniers avaient dit « simplicité », mais quand un ami vous accueille chez lui, comment peut-il faire simple ?
Il va choisir la plus belle chambre, les plus beaux draps, soyeux à souhait, poser le vase où il aura plongé la plus belle rose et peut être, au mur, un hymne à l’amitié, à l’hospitalité, à l’étranger. Il va peut être inviter quelques-uns de ses meilleurs amis avec qui il va organiser tout un programme de visites, de découvertes, les plus conventionnelles mais aussi les plus insolites, les plus émouvantes peut être.
Il va convoquer le temps et même s’il pleut ou que le soleil se cache, celui qui se blottit dans les cœurs est radieux, chaleureux et débordant de générosité contenue mais bien là, car les yeux pétillent, le regard est attentif, le sourire est dilaté et rayonnant. Il va se réjouir de vous faire découvrir les meilleurs mets, leurs saveurs, leurs arômes, leur couleur locale…. Il va vous raconter les origines du lieu où il vit, ses misères et ses faits d’armes, le pittoresque et l’anecdotique. Enfin un partage simple et généreux auquel on ne sait comment dire merci parce que l’émotion, la joie, le bonheur, vous montent au cœur et les larmes vous laissent sans voix. Et dans le silence vous joignez les mains et vous vous dites que les humains sont beaux quand ils honorent l’amitié.
Eh bien, figurez-vous que depuis le 17 mai 16h, dès mon arrivée à l’aéroport de Tunis Carthage, c’est sur ce petit nuage de l’amitié rêvée que je vogue. Si vous avez envie de nous suivre dans cette Caravane amoureuse et de paix …
Alors en route pour l’aventure !
Décollage. Aterrisage. Classique, c'est la loi d'Archimède.
Et si vous avez la chance de vous poser en Tunisie, votre retour sur la terre ferme aura toute la douceur du monde. Ainsi, notre comité d'accueil tunisien nous a maintenu longtemps en hautes sphères. Ambassadeurs nés de la Caravane de la Paix, nos hôtes nous attendent depuis des heures, et accueillent chacun d'entre nous avec la même joie et la même chaleur humaine parfumée de Zhar*.
Nous prenons rapidement la mesure de leur engagement auprès d'une constellation d'associations actives sur l'ensemble du territoire tunisien pour construire une société à la hauteur de leurs idéaux. Chaque bénévole cumule donc naturellement études ou carrière professionnelle avec une vie associative engagée.
Tous préparent chaque étape de cette caravane depuis plusieurs mois. Ce sont les jeunes volontaires des associations locales Planète Positive Action Tunisie (P+Action) et des Jeunes Positifs de Bizerte, soutenus par les membres de la Jeune Chambre Internationale (JCI) de Tunis
Pour Planète Positive Action, ils sont une trentaine de volontaires à avoir mobilisé leurs énergies et leurs réseaux pour nous accueillir. Cette association créée par Marouen Zhaar et Isabelle Bourgeois en ..., a pour but de promouvoir le tourisme éthique et solidaire en Tunisie. Une valeur humaine ajoutée essentielle à un développement respectueux des économies locales.
Les Jeunes Positifs sont réunis en association depuis octobre 2012. Leurs actions dans la région de Bizerte couvrent tous les sujets sensibles de leur région : éducation à l'environnement, prévention des maladies sexuellement transmissibles, sensibilisation contre les effets du tabagisme et conseils anti-tabac, récolte et distribution de denrées alimentaires...
Ils sont un renfort humain et logistique indispensable au succès de cette Caravane, secondés par les membres de l'association de sauvegarde du vieux port de Bizerte pour la durée de notre séjour dans cette ville côtière en plein développement.
Le réseau de la JCI est le troisième pilier associatif à nos côtés, en particulier la JCI Ras Jebel qui a mobilisé toutes les autres organisations JCI locales pour accueillir la caravane à chaque étape de notre voyage. Il s'agit d'une fédération mondiale de 200 000 jeunes professionnels et entrepreneurs, âgés de 18 à 40 ans, répartis en près de 5 000 communautés dans plus de 100 pays à travers le monde. Ils œuvrent à différents niveaux pour créer des changements positifs et construire une paix durable.
Avec et grâce à eux, nous allons traverser la Tunisie et diffuser l'onde de Paix musicale qui nous a tous déjà porté jusque là. Premier pas qu'ensemble nous faisons vers la paix.
Mélanie
* Zhar : Infusion de fleurs traditionnellement produite par chaque famille pour parfumer la peau ou le café, prévenir des insolations...
Nous avons décidé que dans les itinérances des caravanes amoureuses, autant que faire se peut, le piano « Historique » accompagne Marc Vella. Ce piano le fait donc et à travers le monde depuis 30 ans. Il sera donc de même en Tunisie, pour la caravane de la Paix du 17 mai au 2 juin 2014. Alors, il nous fallait acheminer l’auguste instrument depuis le lieu-dit La touche de Genac jusqu’à Gênes par route puis de Gênes à Tunis la Goulette par bateau.
C’est le fourgon Fiat Ducato de Marc, qui est affrété pour emmener Marc, Cathy, les enfants, Laële, Brigitte, et Daniel. Bassam est tout naturellement désigné comme chauffeur du fourgon. Quant au piano, il suit les voyageurs embarqués dans une remorque (la remorque Bremond, elle aussi « historique» qui date de l’époque à laquelle Marc Vella à commencer ses itinérances de pianiste nomade : tour de France, tour d’Europe...). Hélas, un contretemps majeur de santé empêche Marc de quitter la France. Mais le projet de caravane n’est pas abandonné pour autant. Tous les caravaniers répondent présents. Cathy, se trouve propulsée pianiste nomade pour permettre au piano de vivre son aventure. Cela l’oblige de prendre l’avion un jour plus tôt pour honorer la première rencontre avec les autorités tunisiennes. C’est ainsi que le fourgon conduit par Bassam, quitte Genac, le vendredi 16 mai au matin, direction Lyon avec Laële et les enfants Yanaé et Isaam, sans leurs parents. Parcours sans problème jusqu’à Lyon, où Brigitte et Daniel embarquent à leur tour.
Nous nous rendons compte que si Laële possède bien une autorisation de sortie de territoire pour les enfants signée de Cathy, il n’en existe pas signée par Marc. Cette absence de papier risque de poser problème à la sortie d’Europe. Grâce à Internet, Marc nous envoie la photo du passeport et l’autorisation : Ouf !
Arrêt à Chambéry en hôtel, ‘première classe’ : dans la chambre, nous sommes 5. Bassam dort dans le fourgon pour veiller sur le précieux piano « historique’.
Le lendemain, dès 6h nous prenons la route du tunnel de Fréjus, direction Gênes. Nous sommes confiants et relax avec une bonne avance devant nous. Arrêt juste après la frontière pour découvrir les expresso Italie, ultra courts, pendant que les enfants, petit déjeunent avec les céréales et le lait de riz emmené dans une glacière. Nous repartons vers 10h, embarquement prévu pour 15h . Encore une halte juste avant Gênes pour se détendre, puis nous repartons le cœur léger, quand tout à coup Bassam, se rend compte qu’il n’y a ni carte grise, ni carte d’assurance à bord. Branle-bas de combat, nous joignons Marco. Ils nous envoient par SMS les photos de la carte grise et de la carte verte qu’il avait gardée. Mais il nous faut en parler à la police pour être sûr de passer la frontière sans problème. Nous stoppons à nouveau dans une station. Un gérant très aimable appelle la police qui arrive 5 minutes plus tard et nous invite à rejoindre le poste de police de la ville la plus proche. Nous reprenons la route, mais nous réalisons que le temps tourne et que le détour dans cette ville risque de nous faire louper l’embarquement à Gênes. Tous ensembles, nous décidons de continuer et de faire cette déclaration au poste de police du port. Nous arrivons comme prévu 2h avant l’embarquement, largement le temps de régler toutes ces formalités, pensions-nous !
Au port de Gênes, Laële et Daniel cherchent le poste de police pendant que Bassam s’occupe des formalités douanières notamment pour le piano. Ce poste de police se trouve à l’autre bout de l’embarcadère. Nous tombons sur un douanier qui ne comprend pas nos explications baragouinées en italien et pseudo anglais. Il ne comprend pas que nous cherchons le poste de police. Son chef arrive 1/4d’heure après et heureusement il comprend l’anglais. Il nous indique la bonne localisation du poste de police. Nous tombons sur des carabiniers très sympathiques et nonchalants, qui comprennent de quoi il s’agit mais attentent l’ « inspector ». Encore ¼ d’heure de perdu, arrive alors un monsieur sans uniforme, un peu dépenaillé, et très souriant qui nous invite à le suivre : Paolo Fumagalli. Arrivés dans un bureau, il nous fait assoir et là, nous nous rendons compte qu’il parle parfaitement français… soulagement. Le contact est établi. Immédiatement il nous propose de rédiger une déclaration de perte, et la signe sans nous demander plus d’explication. Il nous reconduit en nous souhaitant bonne chance. Très vite nous rejoignons Bassam et lui remettons le précieux document.
Nous entamons les démarches de l’embarquement, nous croyons que tout est terminé, quand soudainement les officiers de la douane veulent voir les enfants. Nous nous remettons à trembler mais confiant dans notre bonne étoile, nous y allons en souriant. Laële lui présente les enfants. Il s’aperçoit qu’elle n’est pas la mère et là nous craignons le pire : c’est-à-dire une interdiction de sortie de l’espace SCHENGEN pour les enfants. Nous expliquons la situation à l’officier qui comprend le français. Daniel lui explique qui est l’oncle des 2 enfants et donc le frère du pianiste. Le mot frère agit comme un mot magique. Le douanier nous rend les passeports et nous autorise à repartir. OUF !!! Victoire nous embarquons.
Sur « La Suprema », très chouette navire, Bassam négocie pour embarquer le fourgon et sa remorque en dernier : ainsi nous sortirons les premiers, bien utile pour gagner du temps et mener les formalités d’arrivée tambour battant.
Sur le navire, nous décidons de prendre une cabine, pour assurer aux enfants une nuit tranquille. Départ de Gênes le samedi 17 à 15h30.
Voyage tranquille, nuit un peu agitée, matinée cool et enfin arrivés au port de Tunis « La Goulette ». Effectivement nous débarquons les premiers : avec la police, pas de problème ! Pour la douane, Bassam s’occupe de tout et là, ce qui nous sauve, c’est le récépissé délivré par l’inspecteur Italien : grâce à lui, sans les papiers du véhicule, Bassam obtient tous les formulaires pour circuler avec le fourgon en Tunisie ! Feu vert pour sortir du secteur des douanes ! Merci à lui !
Bassam démarre mais aïe ! un officier stoppe le fourgon : sans doute un problème avec le piano ? Non ! Il veut voir les passeports !!! Sueurs froides ! Mais après un coup d’œil rapide, il nous les rend et nous fait signe de passer ! Victoire ! Nous nous garons devant le bureau des douanes, à l’extérieur, pour attendre Soizic et Walid. Pour fêter notre entrée heureuse en Tunisie, Bassam et Daniel s’offrent un petit pain rond garni de thon, petits légumes et force harissa, arrosés d’un bon coca plus un thé parfumé ! Et c’est ainsi que le piano de la Caravane amoureuse entre en Tunisie, sans Marc Vella, mais avec ses deux enfants ravis de l’aventure. Nous avons eu de la chance de passer les frontières sans papiers et sans les parents des enfants ! Mais comme le dit Monique, nos interlocuteurs ont bien compris que nous disions la vérité sur le beau projet de la Caravane pour la Paix en Tunisie.…. Notre Inspecteur Italien a été notre bonne fée. Merci Paolo !