Le 9 August - J18_Jokhang Bharkhor - Tibet

Nous sommes à LHASSA

 

Nous sommes à LHASSA, la capitale du toit du monde, et nous avons toute la matinée devant nous pour partir à sa découverte si nous le souhaitons. Divisés en petits groupes, nous nous lançons à travers les ruelles de cette ville si riche d’histoire, de culture, et de spiritualité.

Certains caravaniers s’attardent chez les artisans tibétains aux savoir-faire minutieux, se perdent au sein des nombreux magasins de tissus et de bijoux. D’autres ne font que vagabonder de sourires en sourires, de poignées de mains en poignées de mains, dans les cafés ou au coin des rues.

Et d’autres encore sont partis avec Cap Production, pour vibrer ensemble en musique, avec tibétains et chinois, devant les regards aiguisés des caméras et des policiers. Après un court instant de crispation en apercevant ces derniers tout autour de nous, nous comprenons que nous pouvons continuer nos échanges à condition que nous ne formions pas de rassemblement trop important. Certains resteront même pour nous écouter. Quel plaisir de voir tous ces visages se détendre, et les yeux rire au son des voix chantées, de la guitare et du hang  !

Quel que soit le choix de chacun pour cette belle première partie de la journée, chaque expérience se déroule en harmonie avec nos valeurs, sous le signe du partage et de la rencontre. Après ces dernières longues journées de route, la maladie et la fatigue, il nous est agréable de renouer avec l’esprit de la Caravane. D’autant que la population de LHASSA, sous sa réserve apparente, est tellement chaleureuse et accueillante !

 Après un repas mi-occidental, mi-oriental, nous nous dirigeons vers le temple du JOKHANG.

Ce joyau du Bouddhisme est aujourd’hui chargé de touristes qui se mélangent aux moines et pèlerins. Il fut construit au 8ème siècle par le roi Song Tsan Gong Pu, son emplacement lui a été révélé par une chèvre qui reste l’emblème de LHASSA.

Ce temple était la résidence du 5ème Dalaï Lama

On peut également admirer la statue de Bouddha apportée par l’épouse népalaise du roi qui fut cachée lors de la révolution culturelle (1966-1977).
La regarder en face permettrait d’atteindre directement le Nirvana sans autre réincarnation.

Avant notre réunion de 18h, une poignée de caravaniers et les enfants repartent brièvement à la conquête de l’échange d’humanité, en chanson. De rondes musicales avec les habitants, en passant par une promenade chantante en pickup, nous rentrons à l’hôtel, égayés.
Petit à petit, nous nous retrouvons tous ensemble et, unis, nous offrons un doux chant à Marc, à l’effigie de la Caravane.

Lors de notre mise au point d’informations, nous évoquons la question cruciale de l’aboutissement de la recherche d’un piano. En effet, nous avons découvert que certaines librairies de LHASSA sont en possession de pianos droits, dont une d’entre elles au coin de l’hôtel.

Toutefois, Michel et nos guides sont formels : nous avons reçu l’autorisation de déambuler éphémèrement dans les rues, sans créer d’attroupement, et sans piano. Un piano dans la rue serait-il trop évocateur de liberté, comme le souligne Marc ? Les frustrations se sentent chez certains caravaniers. Mais nous mettons en exergue que toutes les expériences que nous vivons dans cette aventure sont source d’apprentissage, et nous poussent à créer, collectivement, simplement, pour vivre la rencontre autrement.

Fabienne a rencontré un groupe de voyageurs indiens séjournant dans le même hôtel, qui partent en pèlerinage, au Mont KAILASH. Après le dîner, nous retrouvons une partie de leur groupe dans le hall. Nous échangeons alors un chant de notre côté « Paix, Heiwa, Shanti, Salam », un mantra du leur, au nom de la paix et de la justice mondiale. Un nouveau moment plein d’émotions…

 Puis, pendant que certains caravaniers partent se reposer ou vaquent à leurs occupations personnelles, d’autres retournent en promenade au POTALA. Devant cette merveille architecturale qui veille puissamment sur cette ville balançant entre modernité chinoise et traditions tibétaines, les derniers instants de musique sont partagés. Les derniers jusqu’à demain, où nous partirons rencontrer les habitants d’un petit village au nord-est de LHASSA. Et oui, nous sommes à LHASSA…

Témoignages

Témoignage de  Claire

Le matin nous décidons d’aller déambuler en musique dans le vieux quartier tibétain de LHASSA. Un dédale de petites ruelles piétonnes bordées d’échoppes variées, aux couleurs flamboyantes. Nous ne savons pas à quoi nous attendre, ce que nous allons pouvoir faire  : nous avons été mis en garde qu’il y a beaucoup de policiers et de caméras dans les rues, et qu’en principe les rassemblements de plus de deux personnes sont interdits dans les lieux publics. Nous sommes tout de même confiants et partons à quatre caravaniers, cœurs ouverts, avec une guitare et un space drum.

Sam sort son space drum pour jouer pour un enfant. Quelques tibétains passant par là s’arrêtent, nous offrent leurs sourires et leurs regards bienveillants pleins de gratitude. Dès que l’attroupement devient un peu trop important autour de nous et que les regards des policiers passant par là se durcissent, nous nous remettons en mouvement. Nous avançons tranquillement, au rythme des instruments, de nos voix et des rires de ceux que nous croisons. Nous nous arrêtons parfois entourés et encouragés par les habitants de ce petit quartier. La matinée passe en un clin d’œil. En fin d’après midi nous repartons de nouveau envahir amoureusement et en musique ce quartier, avec quelques caravaniers venus en renfort. Nous rencontrons tout autant de succès. Tant de mains serrées, de sourires, d’amour et de joie échangés …

 


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