Le 22 avril - Les Amanins/Crest - DROME

Ô fil du temps...

Nous arrivons dans la Drôme, à la Roche-sur-Grâne, pour découvrir le site « Les Amanins ». C’est dans un contexte d’urgence humaine et écologique qui appelle à la fédération et à la mobilisation des consciences, au-delà de tout particularisme, que Pierre Rahbi et Michel Valentin ont donné naissance à ce projet. (www.lesamanins.com). Nous avons été accueilli par Michel qui nous a raconté l’histoire de ce site extraordinaire.

Rencontre avec Michel Valentin, « bâtisseur » du site des Amanins

Quelle terre laisse-t-on à nos enfants et quels enfants laisse-t-on à la terre ?

Michel est né entre deux mondes, d'une mère paysanne et d'un père commerçant. A l'âge adulte, il a penché plutôt vers le commerce pour gagner beaucoup d'argent sans pour autant abandonner le rapport à la terre en cultivant son potager et en élevant quelques bêtes pour nourrir sa famille.

Il a effectivement réussi à gagner beaucoup d'argent mais pas toujours dans une attitude respectueuse de l'humain et de plus il se sentait très seul malgré une famille unie. La séparation avec sa femme a été un moment déclic. Il s'est alors interrogé sur ce qui pouvait le rendre heureux.

Deux rencontres ont changé le cours de sa vie : la première avec sa compagne, Isabelle et la seconde avec Pierre Rabhi.

Isabelle est professeur des écoles et a passé sa vie à développer des relations respectueuses de l'autre dans l'attention et la compréhension, notamment avec les enfants.

Avec Pierre, Michel a découvert qu'être à la fois paysan et humaniste n'était pas incompatible. Il a aussi fait compris qu'il pouvait mettre ses compétences au service d'un monde meilleur, plus beau, plus respectueux, plus solidaire. De là, est né le projet des Amanins.

 

Le site des Amanins est une ferme d'accueil qui vit en autonomie alimentaire, énergétique et financière dans un respect de l'environnement.

Les matériaux de construction sont pris sur place : pierre, paille, terre, bois. La nourriture est biologique : potager, verger, céréales, légumineuses, herbacées, élevage. Tous les déchets sont transformés : phyto-épuration, lombric-compostage, toilettes sèches,...

Une école a été créée sur le lieu par Isabelle avec pour objectif d'aller au-delà de l'instruction en éduquant les enfants avec l'idée de transmission de valeurs tout en associant les parents et les enseignants. Les maîtres mots sont bienveillance, structure, coopération et autonomie.

 

Le montage financier a été mûrement réfléchi. Le lieu appartient à une SCI. La partie production agricole, transformation et accueil est gérée par une SCOOP et l'école par une association. La SCOOP paie les salaires des employés, le loyer à la SCI qui reverse ensuite des fonds à l'association pour financer l'école.

 

Pour finir Michel nous donne ce sage conseil :

« Quand on construit un navire, il faut être attentif à ne pas vouloir repêcher trop de monde, le risque est de faire couler le bateau avant qu'il ne soit assez solide »

 

 

 


Avec la création de ce centre agro-écologique de production, d’expérimentation et de pédagogie, l’équipe des Amanins entend participer à l’avènement d’une société conviviale et solidaire où l’Humain et la Nature seraient enfin réconciliés.

Nous avons ensuite effectué une marche de la paix à travers ce lieu préservé de 55 hectares qui comprend champs, bois et rivière entre la Drôme provençale et la Drôme des collines.Un moment de silence a été demandé durant cette marche pour marquer un profond respect de la terre nourricière.

Cette ferme agro-écologique, qui inclut la traction animale, permet à un  grand nombre de partager cette expérience humaine et écologique . Et quelle expérience ! Nous sommes séduits par la cohérence et la beauté de cette zone qui promeut l’entraide et la complémentarité.

Le repas partagé avec les acteurs des « Amanins » et les habitants locaux a été un moment très agréable durant lequel nous avons dégusté des produits issus du lieu-même : un vrai régal ! Toutes ces rencontres humaines fabuleuses, comme un dessert irremplaçable, sont les fruits d’une volonté de voir la beauté humaine et de croire en une évolution positive. Le concert a ensuite commencé avec, encore une fois, autant d’enthousiasme et un public très attentif.

Le concert a ensuite commencé avec, encore une fois, autant d’enthousiasme et un public très attentif.

Deux caravaniers de la première semaine, Yves Desarzen (au piano) et sa compagne Odile (improvisation chant), présents ce jour-là, se sont réjouis de participer à cette fête. Quelle vibration d’amour lorsque nous avons chanté en chœur « Parlez-moi d’amour » en volant vers le public pour une envolée de bisous !

La célébration de cette journée de la terre et l’engagement à trier les déchets ont été symbolisés par la levée d’un cerf-volant québécois sur lequel un grand nombre de signatures avaient été collectées. Le fond du cerf-volant coloré de rouge, jaune, noir et blanc représentait les différents peuples sur terre.


Isabelle nous a fait visiter l’école du Colibri située sur ce même site. Dans cette école, les enfants font directement le lien entre les savoirs et la vie concrète, cultivant leurs légumes et apprenant à vivre ensemble dans la coopération.Julie, une caravanière revenue seulement pour la journée (car elle est en formation Steiner) nous a confié qu’elle travaillera prochainement dans cette école hors-du-commun.


Andréa, Miguel, Annie et Anne , caravanier d’un temps,  ont repris leur chemin de vie et nous leur souhaitons de le poursuivre avec le cœur plein d’espoir et d’amour.



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