Saru et Sujit, les musiciens de Bengalore rejoignent pour la seconde fois la Caravane amoureuse.
Ce matin, je me réveille avec le cœur léger, avec un regain d’énergie qui me surprend. J’ai la sensation que ma charge est plus légère. Oui, je me sens soulagé. Le fait que quelqu’un, un officiel, ait compris pleinement le sens de l’engagement qui occupe aujourd’hui presque toute ma vie me fait du bien, me soulage, m'a profondément touché… ça ne devrait pas, je sais. Je devrais rester indifférent autant aux éloges qu’aux critiques mais je n’y arrive pas encore… Cela dit, quelle que soit la météo extérieure, je sais aussi rester centré et affiner toujours plus à la fois ce que je suis et ce que je fais.
Marc VELLA
Le mois de mars s'est envolé... Nous sommes remplis de belles images, de magnifiques souvenirs, de giboulées d'amour...
Et même si l'adage nous dit : "En avril, ne te découvre pas d'un fil"... En Inde, nous dirions plutôt "En avril, nous restons sur le grill !!!
La nuit a été très chaude !!! Entendons-nous bien, la chaleur en pleine nuit était encore à plus de 30° !
Départ à 9 heures 30 de nos hôtels pour une école près des villages tribaux.
Arrivée discrète dans cette école qui prend en charge, avec le support d’une association toulousaine, 450 enfants issus des villages natifs, ou tribaux, de ce district de Salem. Une antenne s’occupe de 160 autres personnes à 10 kms de là.
Situé sur un plateau plutôt minéral, la végétation semble souffrir d’une sécheresse chronique ; groupés autour du dispensaire, plusieurs bâtiments organisent la vie de cette communauté scolaire catholique. Il y règne une sérénité bienfaisante.
Un prêtre, des religieuses et un personnel laïc encadrent les élèves, qui regagnent le domicile parental chaque soir grâce à un transport scolaire financé par l'association des enfants de Salem.
Anton, un des quatre coordinateurs, nous accompagne et nous introduit auprès de l’équipe pédagogique.
La matinée touche à sa fin et des groupes d’enfants viennent à la rencontre des Caravaniers dispersés.
Des plus petits aux adolescents, tous sont vêtus d’une même chemise à carreaux blanc-brun et d’un pantalon court ou d’une jupe marron ; il n’y a guère que le ruban de couleur dans les magnifiques cheveux noirs des filles qui apportent une touche de fantaisie.
L’interclasse a vidé les salles et rempli la cour ; le Ca®avanier, marque déposée, est rapidement devenu pôle d’attraction, sollicité de toutes parts, en particulier pour prendre des photos.
L’énergie déborde chez ces enfants entreprenants, peu impressionnés par ces étrangers bizarrement vêtus et venus de loin pour s’amuser avec eux et parler de paix et d’amour.
Quelle aubaine ! De drôles d’adultes qui les encouragent à être un peu fou !
Pourquoi un peu, d’ailleurs ?
La cloche appelle au repas et nous sépare.
Il nous est offert un plat de riz succulent, quelques légumes et de délicieuses petites bananes.
Puis vient l’heure du spectacle de fin d’année scolaire.
La Caravane amoureuse en est l’invité d’honneur et le piano est installé sous un arbre séculaire dont le feuillage, d’un vert très tendre et fin, couvre un cercle d’une quinzaine de mètres de rayon. Des gousses marrons, pleines et rebondies, pendent au-dessus de nos têtes : le tamarin.
Des sautes de vent soudaines font pleuvoir sur cette scène des pluies de feuilles sèches, comme autant de gouttes d’or.
Magie de l’instant, du moment présent.
Saint Louis rendait la justice sous un chêne, la Caravane va répandre l’amour sous le tamarinier. A chacun son cadre de référence…
Des centaines d’enfants sont installés en cercle, autour du piano, assis à même le sol. La discipline est rigoureuse ; il s’agit de contenir cette énergie.
Des improvisations au piano (Camille, Georges II, Olivia et Marc) vont alterner avec des moments de danse.
Le spectacle est magnifique tant par la richesse des saris, la science des plis que dans le soin apporté au maquillage.
La précision de la gestuelle, la grâce naturelle et la puissance qui émanent de ces jeunes filles en font déjà des femmes, encore pour l’instant libérées des contraintes liées au statut social, à la caste ou au mariage.
Le peuple indien n’a aucune limite dans les assemblages de couleurs. Nous ne sommes plus interpellés par la peinture extérieure des maisons, celle des temples, une fois la surprise passée.
De même, la superposition de teintes des saris nous est devenue familière ; le mélange d’un rouge magenta avec un bleu outremer brodé d’or et une étole d’un vert d’eau est dans l’ordre des choses.
Cela flamboie, étincelle, illumine.
Au loin les couleurs primaires et complémentaires académiques…
Si notre matière grise d’occidentaux était rose, peut-être aurions-nous moins d’idées noires !
La fête continue et les enfants commencent à trépigner au moment ou Marc remplit l’espace sonore d’une mélodie au rythme soutenu, aidé par Sujit au djembe et Saru au didgeridoo.
Ces deux jeunes musiciens indiens talentueux ne nous quittent plus. De belles personnes, capables de traduire l’énergie de la Caravane en langue tamoule.
C’est l’explosion et, en quelques secondes, cet endroit réservé, imposé par les organisateurs va être désacralisé, envahi par ces gamins débordants de vitalité, de joie, emmenés par des Caravaniers dans le même état.
Le piano disparaît derrière un nuage de poussière ; les éducateurs ont lâché prise et dansent avec leurs élèves ; des clowns bouleversants amusent ou effraient les enfants et leurs mamans ; c’est un magma de corps, un enchevêtrement de bras et de jambes, une fusion dans la danse, la musique et l’amour.
Une émotion passe, tel un ange.
Quelle belle mission que celle d’être Caravanier !
Quelle chance de pouvoir rire, crier, sauter et retrouver cet enfant enfoui quelque part dans notre peau d’adulte.
La musique s’arrête, forcément.
Les enfants partent, fatalement.
Alors les Caravaniers continuent à danser, pour prolonger la fête.
Sur la route du retour, nous nous arrêtons dans un village habité par les parents de ces enfants ; modestes maisons ordonnées autour de rues cimentées et propres, chaleur de l’accueil de ces personnes qui auraient pu être gênées par cette visite guidée de leur habitat.
Anton nous invite à boire le thé dans sa maison, à quelques kilomètres, nous présente sa famille et nous fait ses adieux.
Puis c’est le retour vers Salem, nos hôtels respectifs et chambres surchauffées.
Demain, nous bouclons cette grande déambulation à travers l’Inde du Sud et « rentrons » à Pondicherry et Auroville.
Jean-François
Nous partons dans une école. Plusieurs heures de route.
Là bas, il y a un arbre à « coton soie ». Ses gousses sont verte et forment un croissant de lune peu arrondi. A l'intérieur, il y a un coton un peu jaune et très doux.
Le concert est très très long (4h). Vers la fin, je m'ennuie un peu.
Après, on va visiter un village tribal. Ce village est assez riche (maisons en dur, électricité, eau, réseau...).
Le soir, (très tard) nous nous écroulons mollement sur nos lits.
Paul