Le 5 mars - Jawadhu Hills - Tamil Nadu

« Lorsqu'on tombe, ce n'est pas le pied qui a tort  »  Proverbe Chinois

 

Réveil très matinal pour partir vers les montagnes de Jawadhu et retrouver l’école du village de Guniganthur. La route est longue et sinueuse, pour certains les estomacs sont en vrac. Les paysages époustouflants nous ravissent.

Ecole 'Jawadhu tribal school' - Une arrivée en fanfareNous arrivons, une petite fanfare d’écoliers nous accueille. Nous sommes invités à nous asseoir en rond, au centre le directeur nous souhaite la bienvenue et présente la SFRD : Society For Rural Development dont le mantra est : « Not to be served but to serve », « Ne pas être servi mais servir ». Cette organisation soucieuse de l’éducation des populations tribales a déjà beaucoup oeuvré en ce sens,  à savoir par exemple, en 1990 seulement 0,2 % étaient scolarisés, en 2013, 30 % le sont. Il est visiblement ravi de la venue de la Caravane amoureuse en ces lieux. Il discourt avec humour parfois sur l’histoire : celle de Pondichéry, de la révolution française, de la victoire des Français sur les Anglais ou encore sur le modèle de Gandhi qui les inspire beaucoup.


 

Ecole 'Jawadhu tribal school' - 2400 élèves en pleine écouteL’école compte 400 élèves à temps plein, quelques uns sont pensionnaires et 2000 autres élèves d’écoles avoisinantes sont venus se joindre à cette matinée de musique. Maintenant, les enfants affluent de partout. Des petits et des grands avec des uniformes différents s’installent en tailleur par terre dans l’immense cour. Le piano est amené et Dominique s’affaire déjà pour l’accorder, des nattes sont installées pour les Caravaniers.


Ecole 'Jawadhu tribal school' - Prière de tous les enfants avant le concert

Maintenant le directeur enjoint les enfants à fermer les yeux, ils ont les mains jointes. La prière commence et les « ôm » chantés s’élèvent de toute part.

Avec Marc, il explique pourquoi il a invité la Caravane amoureuse. A la fin de son explication, un message de bienvenue de plus de deux mille voix est scandé, impressionnant d’unité.


Ecole 'Jawadhu tribal school' - Improvisation piano-violon par Cathy et CatherineEcole 'Jawadhu tribal school' - Duo qui fascine les enfants


Les musiciens de Balu débutent le concert  en jouant du djembé. Olivia enchaîne au piano. Les enfants applaudissent en chœur au signal du directeur et lèvent deux fois leurs petits poings en disant « Thank you, thank you ». Cathy poursuit avec Catherine au violon un morceau doux et vif, puis Marc et Joaquim au tuba. Ces 2400 enfants réunis avec nous créent une énergie formidable qui nous touche profondément.

Marc entame un air joyeux qui inspire Estelle. Elle se met à danser avec son foulard bleu et des caravaniers la rejoignent.  Les djembés reprennent, leurs rythmes entraînants font lever les enfants qui frappent dans leurs mains. Ils aimeraient danser sûrement mais la discipline reste de mise. Ils écoutent maintenant Camille qui s’essaye au piano. Marc clôturera ce moment avec « La ronde des désirs » accompagné par les clowns de la Caravane. Cette fois-ci les enfants ne peuvent résister et se laissent gagner par la liesse générale. La discipline fait un pas de côté !

Ecole 'Jawadhu tribal school' - A la découverte du violonEcole 'Jawadhu tribal school' - Mélange de musique


Ecole 'Jawadhu tribal school' - Echange de souriresEcole 'Jawadhu tribal school' - Jacqueline et les enfants au son de la musique


Ecole 'Jawadhu tribal school' - Joseph, notre clown amuse les enfantsEcole 'Jawadhu tribal school' - Qui est la plus espiègle de toutes ?


Ecole 'Jawadhu tribal school' - Antoine en plein lâcher-prise, fait rire les enfantsEcole 'Jawadhu tribal school' - La farandole de joie

Nous sommes invités à déjeuner. Un plat traditionnel très coloré nous est servi sur une feuille de banane… C’est délicieux !

Le village des Jawadhus

Jawadhu Hills - Rencontre avec le peuple tribalIl est temps de remonter dans les bus car nous allons à la rencontre des habitants d’un village tribal, un peu plus haut dans la montagne. Les huttes sont basses en boue séchée et toits de chaume, certaines ont de magnifiques portes en bois sculpté. Nous découvrons ces femmes et enfants, habillés en sari et de jolis bijoux ornant leurs nez et oreilles. Certaines écossent du Tamarin, d’autres trient et vannent des céréales ; les hommes sont aux champs à travailler. Des cochons noirs, des chèvres et des chevreaux se promènent librement dans les rues. C’est grâce au centre SRFD, que ces populations peuvent vivre de leurs travaux agricoles, revendre leurs produits et scolariser leurs enfants. La communication s’établit facilement entre nous et ces villageois ; des indiennes nous offrent de la canne à sucre et du jack-fruit (énorme fruit à pics) au goût de rose, banane selon les uns, mangue pour d’autres.  Il est temps de repartir et redescendre la montagne. En quittant ce lieu, nous réalisons la chance que nous avons de pouvoir rencontrer ces peuples primordiaux encore appelés « peuples racines », de pouvoir communiquer avec eux. C’est un cadeau que nous apprécions infiniment...

Jawadhu Hills - Toute l'humanité dans ce regard

Les paysages défilent, tout simplement beaux. Après presque 4h de route, l’ashram se profile et nous retrouvons nos petites chambres et douches bienvenues. Un dîner réparateur nous attend pour notre dernier soir à « Singing Heart ».

Concert à l'ashram

Ce soir-là, malgré l’épuisement de ses courtes nuits de père au chevet de ses enfants malades et de sa fatigue accumulée, Marc offre un concert d’adieu à la bougie. Sa musique est particulière en cette nuit étoilée, instants profonds avec une douce mélancolie... Catherine le rejoint au violon.

Mais Marc doit se retirer laissant Olivia finir sur des notes subtiles comme un marchand de sable qui nous guidera vers le sommeil. 

Le journal de bord des enfants

Aujourd’hui, encore une école ! Dans celle là, les élèves ont des badges et des uniformes.

Nous sortons nos habits de clown et le nez qui fait pouêt-pouêt. Beaucoup de caravaniers dansent. Nous mangeons là-bas.

Après, nous partons assez tôt pour aller voir un village indigène. Nous le visitons. Il y avait des poules et des cochons un peu partout. Certains villageois devaient-être assez riches car j'ai vu une parabole, de l’électricité et de l'eau courante et une télé.

Nous partons assez tôt car nous avons de la route à faire.

Il est très tard quand nous nous endormons.

Camille, Jenna, Paul

Une Fanfare…

 « Accueil en musique par huit solides gaillards, douze ans pour le plus âgé, en uniforme de l’école pour défiler au pas.

Un semblant de parade militaire en notre honneur, rythme, cadence et solennité afin de nous remercier d’être venu d’aussi loin.

Partager avec eux quelques heures de joie.

Plutôt des instruments de percussion, une grosse caisse plus volumineuse que le gamin qui la porte, une trompette, des maracas de fabrication locale, d’autres tambours, et un sérieux, une concentration qui nous honorent ».

Nanri… beaucoup.

Jean-François

Une école…

« Quelques instants privilégiés partagés avec les femmes d’un peuple « racine » dans leur village sur les hauts-plateaux du Tamil-Nadu, intense rencontre, respectueuse et courte pour ne pas être intrusive.

Et au moment du départ, l’école du village se vide.

Les enfants se dispersent rapidement, pressés, comme tous les enfants du monde, de courir et jouer.

Une construction récente, qui étonne au milieu de ces maisons basses, couvertes de chaume, un bâtiment sans fenêtre  couvert de mots et de panneaux d’information. Des murs de mots…

Avec l’accord du maître, nous sommes quelques uns à pouvoir pénétrer dans cette longue pièce fraîche et sombre.

Il ne reste aucune place disponible pour afficher où écrire sur les quatre murs de cet unique espace, dans lequel se rassemblent et étudient une cinquantaine d’enfants, tant ils sont remplis, recouverts du sol au plafond de lettres, de signes et de dessins.

L’ambiance est chaleureuse malgré la rusticité de l’équipement ; pas de table ni de chaise, seulement un bureau pour le maître et un meuble bas qui porte livres et cahiers de la classe.

Echange spontané avec les deux enseignants dont il faut retenir qu’en quelques années, la proportion d’enfants de ces peuplades isolées, ayant  accès à l’éducation, est passée de 2 à 30%.

Puis un air de flûte et de violon nous appelle dehors.

C’est l’heure de quitter ces personnes attachantes qui, à l’ aune de notre confort occidental, vivent dans des conditions difficiles, et n’en ont pas moins un sourire permanent et sincère sur les lèvres.

Respect ».   

Jean-François


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