Des européens amoureux en Inde
du 12 mars 2013
Spreading the message of Love & Peace
Star of Mysore du 13 mars 2013
‘Love Caravan,’ a mission to spread love & peace thru music
Star of Mysore du 13 mars 2013
Grande liesse
Mysore Herald du 15 mars 2013
Depuis deux jours nous dormons dans des chambres à deux lits, un matelas supplémentaire est rajouté au sol si bien que nous vivons en pleine promiscuité. Nous devons escalader nos valises pour atteindre la salle de bain... Mais c'est aussi ça l'aventure Caravane!
A 7h et non 9h, puis finalement se sera 9h30, nous nous ébranlons pour une « rivière de bisous » vers le marché.
A peine sortis de l’hôtel, Marc est lancé. A bord du camion, il fait résonner le piano dans la grande rue. Nous envahissons la file de gauche et c’est le début d’un long cortège. Les clowns sont partout, le piano sur son pick-up continue d’égrener ses notes.
Saru et Sugit, nos « stars indiennes », ont maintenant rejoint Marc dans le camion, Saru à la flûte et Sugit au djembé. Joaquim s’installe au tuba… L’énergie de la Caravane s’emballe. 52 Caravaniers, marchent, dansent, « clownent », serrent des mains, embrassent. La chaleur bat son plein, il fait 36 degrés à l’ombre…
Manon ouvre le bal avec ses bolas multicolores et maintenant nous dansons à l’arrière. Nous serons bientôt accompagnés par de nombreux passants : badauds, touristes, marchands, vendeurs de bracelets pour chevilles…
Nous parcourons la ville de Mysore ainsi, envoyant nos bisous et saluts aux habitants, précisant souvent au passage ce qu’est la Caravane amoureuse . En réponse nous recevons de nombreux sourires, des regards interloqués ou rayonnants de joie ; nous ne passons pas inaperçus. La police prévenue la veille, nous facilite la circulation… Soutien vital dans les carrefours en Inde !
Nous arrivons au portail du Palace, puis tournons vers les rues marchandes. Sur la place du marché, un arrêt. Des danses improvisées naissent et provoquent spontanément la formation d'un cercle autour de nos « déesses ». Quelque chose de fort se fait sentir… Une rencontre possible. Dans cette diversité sociale, culturelle ou spirituelle, nous nous retrouvons main dans la main, dans une même farandole. Des photos sont prises, nous sommes le lendemain matin dans le journal local, écrit en kannada, langue spécifique à la région du Karnataca…
Le retour, par de petites rues jusqu’à notre hôtel, est tout aussi joyeux et enthousiaste.
C’est notre première déambulation. Cette parade était très attendue par beaucoup d’entre nous car elle reflète fortement l’esprit de la Caravane : s’investir avec son cœur, toucher celui qui va nous toucher en retour… Simplement, dans une extrême simplicité... L'amour exprimé dans une pétillante gaieté, le don, celui qui n'attend rien en retour ont été les seules « armes » de notre journée...
Dans une campagne, nous arrivons sur un lieu dont les bâtiments sont encore en travaux et la cour a un aspect plutôt désertique. Nous sentons l’école en devenir...
Nous sommes accueillis par Mr DINESH KUMAR et avons le plaisir de l'entendre parler français ; il est guide à Mysore. dinmys@gmail.com. Il présente la Caravane amoureuse et l'école qui nous reçoit aujourd'hui. Marc transmet son message d’amour et rajoute combien il est nécessaire de croire en soi-même.
Cette école a été créée par un groupe d’amis autour du directeur, Dr MANO HARA, médecin ayurvédique. Se retrouvant souvent ensemble pour des sorties nature avec leurs enfants, ils décidèrent de fonder il y a 5 ans cette école innovante inspirée d'autres méthodes comme Montessori et Steiner tout en développant d'autres particularités.
Selon ses fondateurs, l’apprentissage dans le système éducatif classique est souvent trop abstrait et se fait de manière indirecte à travers les livres ; il y a en quelque sorte une commercialisation de l’éducation. Ici l’enseignement est concret en contact direct avec la nature. Cela fait toute la différence !
Les enfants sont ainsi familiarisés dès leur plus jeune âge avec les arbres, les plantes, les fruits et légumes, les animaux… Plusieurs mamans rencontrées lors de ce concert nous vantent les mérites de l'école. Leurs enfants sont heureux d'y vivre. C'est pourquoi ils se sont installés ici, dans la nature, près d’un village et d’un lac.
Le spectacle commence.
Des enfants, des invités, sont assis sur des nattes dans cette salle octogonale. Le piano trouve assez de bras pour monter les quelques marches et Dominique, l’accordeur lui donne son « accord ».
La musique, avec Olivia au piano est toujours aussi envoûtante...
Marc avec ses sonorités vibrantes, grâce à ses variacordes, enchante... Puis il enchaîne avec les musiciens du groupe Agnii. Le didjeridoo est posé dans le corps du piano ; le taux vibratoire est amplifié et le son particulier qui en sort est envoûtant. Ils sont bientôt rejoints par Joaquim et son tuba... La musique puissante se poursuit avec des sonorités indiennes : le raga kiwa wani par un violoniste, Mr VIDYADHARA, le mridangam, instrument qui se joue des deux côtés par le percussionniste, Mr SAISHIVA. Il termine par un solo percutant.
La rencontre se finit avec la foule autour du piano avec un thé qui circule...
Et surprise ! Une rencontre rapide et insolite avec un danseur de salon avec lequel Jocelyne, Katherine, Mireille et Marie échangent quelques pas avec plaisir...
18h nous sommes en route pour le « bidonville »...
Les premiers Caravaniers arrivent sur une route en terre battue, et découvrent des habitations sommaires comme ils en ont souvent vues. La population du lieu est très pauvre. Nous sommes assaillis, une myriade d'enfants nous attend à la descente des bus. Nous hésitons un instant, ne sachant pas comment contenir cet assaut. L'accueil est chaleureux, nous sentons juste qu'il nous faudra les contenir pour ne pas être débordés par leur excitation.
Des femmes se rapprochent de nous, c'est le début d'une rencontre... L'une d’elle arrive son plateau de fleurs sur la tête. Au moment où elle s’apprête à repartir Marie-Reine, amicalement, veut se rendre compte du poids du plateau et le pose en équilibre sur sa tête. Il s’en suit un mitraillage de photos !
A l'intérieur d'une petite cour devant un temple, d'autres enfants assis sagement en tailleur sur des nattes, nous attendent.
Des Caravaniers s'assoient parmi eux. Rapidement nous nous apercevons qu'ils ont du mal à se contenir. En attendant l'arrivée du reste de l'équipe, nous réussissons à les faire patienter. Ils restent assis en chantant des comptines françaises qu'ils répètent à tue-tête.
Cette fois-ci nous sommes au complet. Le piano n'est pas déchargé du pick-up, les musiciens joueront tels des équilibristes !
Par dessus le mur, d’autres petites têtes de ce quartier émergent ; des jeunes curieux et chahuteurs se joignent à nous.
Olivia commence à jouer du piano doucement...
Puis Marc dans une envolée musicale crée une ambiance entraînante. Les danseurs s’en mêlent et les enfants sont vite embarqués, excités, heureux, même un peu déchaînés…
Pour retrouver le calme, Saru, animateur de rue du groupe des Agnii arrive à capter leur attention par « un cri » auquel les enfants répondent par trois fois. Il leur demande de répéter des mots de bienvenue, de remerciement tout en formant un cœur avec leurs doigts. Moment d'émotion…
Vraiment, Saru est doué, il galvanise tout en calmant tous ces petits diablotins !
D’autres morceaux de musique s'ensuivent, avec des solos de danse, un duo complice de Saru avec Antoine, une danse du foulard spontanée, joyeuse et tendre de Christine et Nelly. Tout ce spectacle captive les jeunes enfants, les mères aussi en groupe un peu plus loin.
L’heure de partir arrive. Il est difficile de quitter ces enfants attachants ; ils semblent tous si heureux de notre venue. Ils ne cessent de nous toucher, de nous suivre, de nous demander notre nom et quand nous reviendrons... Nous sommes profondément émus par leur demande de câlins, de contacts physiques, que ce soit de la part des enfants ou des mères...
Mais il faut partir...
19h30 à l’hôtel, petit briefing pour nous informer du programme pour les jours suivants. Certains profitent encore une fois de la bonne cuisine moins épicée d’un restaurant repéré le matin, tandis que les jeunes avec les musiciens Agnii s’enfoncent dans les petites rues pour un petit resto indien avec un "bœuf" interculturel.
Demain, Françoise, Véronique s’en retournent vers la France, pendant qu'Anne-Marie et Diana continuent leur périple en solo sur la terre indienne.
Ce matin, nous faisons un défilé dans les rue de Mysore. Pendant trois heures, nous marchons dans les rues en faisant le clown, jouant un instrument ou en dansant pendant que Marc joue du piano. On s'amuse bien sauf qu'il n'a jamais fait aussi chaud. Nous arrivons à l'hôtel contents de pouvoir nous rafraîchir avant de manger et de partir dans une école et un bidonville. Les enfants du bidonville étaient un peu excités.
Le soir, on va manger soit des fruits ou soit dans un restaurant (nous, on s'en fiche, du moment qu'on mange n'importe quoi sauf du riz et des bananes !!!).
Après, on va se coucher.
Jenna et Paul
« Une déambulation à travers les rues de Mysore, piano en tête, musique partout, joie, clowns et formidable accueil de la population à cette exubérance.
Le cliché de l’Indien réservé et distant explose. Les hommes nous prennent dans les bras et les femmes répondent à nos sourires, nous invitent à la danse, à notre folie.
Encore une fois merveilleux…
Deux autres rencontres sont prévues cet après-midi, la première dans une école, la seconde en fin de journée dans un lieu qui nous a été présenté comme un bidonville.
Je choisis de me reposer après le déjeuner, afin d’être plus disponible pour ce troisième rendez-vous. Nous sommes une dizaine dans ce cas, qui arrivons vers 17 heures, dans une banlieue de Mysore. Quartier « défavorisé » comme il en existe des milliers dans ce pays, pauvre en apparence au regard de nos standards occidentaux et sans commune mesure avec les bidonvilles des mégapoles indiennes. Une nuée d’enfants encercle aussitôt le bus, hurlant leur joie.
Je les trouve quelque peu excités !!! Et la magie opère ; nous pénétrons dans une cour propre ; des nattes ont été posées sur le sol, quelques chaises en plastique, un petit temple et une pièce qui pourrait être l’école. Mais je ne verrai cela que beaucoup plus tard, happé de suite par des enfants dans une étonnante avidité de contacts physiques, qui nous invitent à nous asseoir avec eux sur le sol. Apparemment, ce n’est pas ce qui a été prévu par l’équipe encadrante, qui semble nous faire confiance et interviendra peu dans les interactions à venir.
Et durant l’heure qui va suivre, ces enfants vont s’accaparer notre attention et toute notre énergie. Les débordements sont discrètement maîtrisés par l’équipe.
Physiquement, je me sens parfois envahi. La couleur de ma peau, les cheveux grisonnants sont les pôles d’attraction de ces gamins qui s’expriment très bien en anglais, par ailleurs. Et ce seront des successions de chants, de jeux de mains, de rires et, pour les garçons, de courts simulacres de combat. Jackie Chan semble être passé par là !
Quelle authenticité et fraîcheur dans ces échanges ; certains ont, sur le visage en particulier, les marques visibles de mauvais traitements : cicatrices sur le front, nez cassé chez cette petite fille qui vient me montrer le jeu que vient de lui apprendre Claire.
Je ne connais rien de la vie de ces êtres, et tant mieux.
Je me laisse aller à l’émotion, suis dans un autre espace, un autre temps, celui de retrouvailles avec l’enfance.
L’arrivée de la suite de la Caravane disperse un peu l’attention.
Le concert qui suit ne casse pas le lien qui s’est tissé et permet au groupe de se poser. Un moment…
Les danses et les rondes entraînent ensuite enfants, parents, voisins et curieux, clowns et musiciens, Caravaniers dans une joyeuse mêlée.
Isolé après une danse, je suis rejoint par un petit garçon qui vient tendrement se poser sur mes genoux.
La fin de la soirée est des plus émouvantes ; ces enfants ne nous laissent plus partir, nous embrassent avec force de « I love you »…
Une grande liberté dans l’ expression de leurs sentiments.
Une petite fille tient absolument à m’accompagner jusqu’au bus garé plus loin, me demande quand nous reviendrons avant de me laisser.
Et je n’ai su que lui répondre.
Durant le trajet du retour, nous sommes plusieurs à être encore plongés dans la profondeur de cette rencontre.
De toutes celles que j’ai pu vivre depuis le début de cette aventure, cette dernière a été la plus riche, la plus joyeuse et la plus éprouvante.
Paradoxe ? Peut-être… »
Jean-François
« Alors qu'une partie de notre groupe part dans une école parentale de Mysore, nous sommes quelques uns à rester nous reposer de notre joyeuse déambulation matinale dans les rues très ensoleillées ou à travailler au journal de bord.
Nous partons avec un seul des huit bus rejoindre nos amis Caravaniers dans un bidonville proche.
Dès notre arrivée, un groupe d'enfants criant leur joie de nous voir, court vers notre véhicule et le tape joyeusement. Ouah ! Comment allons-nous faire ici ? N'allons-nous pas être débordés par cette horde d'enfants libres ?
Je prends un peu de temps dans le bus à enfiler mon costume de princesse/fée clown… Je sors le boa de plumes rouge ici… Il se déplume ! Superbe, je vais le partager.
Sitôt à terre je suis entourée par des enfants criant, riant qui s'amusent de mon déguisement. Ils se précipitent pour ramasser chacune de mes plumes qui tombent et nous jouons avec cela.
Je rejoins ceux bien sagement assis, quoi que bruyants dans la petite cour de l'école. Dès qu'ils aperçoivent ce personnage tout de rouge vêtu je suis toute émue de voir leurs petits visages levés, yeux grands ouverts, la bouche ouverte sans un mot.
C'est la stupéfaction, l'étonnement et c'est un vrai bonheur pour moi de pouvoir offrir, participer à ce moment magique.
Christine et Jean-François resteront auprès d'eux pour les apaiser car ils sont près à s'agiter alors que nous attendons l'arrivée des musiciens et du piano... Préparation d'un espace d'écoute propice à la musique, malgré l'excitation…
Je ressors de l'école et me hasarde grâce au jeu du clown à rejoindre des femmes sur le bord de la route qui s'épouillent. Là encore la magie opère dans le cœur lorsque je mime joyeusement leur action… Mains tendues, regards qui en disent longs…
Un peu plus loin, trois femmes regardent… Mon clown s'approche lentement vers elles, les bras en avant en signe de contact, les incitant à nous rejoindre, mais elles n'oseront pas et rebrousseront chemin.
Les enfants continuent à m'assaillir, désirant chacun une plume rouge, et c'est la distribution de ce "magnifique cadeau" d'une manière ludique et tendre…
Je me sens vraiment vivante et utile, là au milieu de ces enfants spontanés et joueurs.
Il me faudra juste "jouer l'affirmation" pour ne pas me laisser "déplumer" sauvagement.
De retour dans la cour de l'école, je rejoins un groupe de femmes qui regardent derrière un petit muret.
Encore une fois la magie du clown opère un lien immédiat et nous jouons avec cela, dialoguons un grand moment sur fond d'échange des prénoms.
Au-delà de cela c'est un véritable langage par le cœur qui s'opère et beaucoup de tendresse, de reconnaissance et d'amour mutuels s'expriment là.
Ce soir avec le piano resté sur la camionnette reculée dans la cour, le concert est encore particulier… Musique, danse spectacle de quelques Caravaniers vite rejoints par les enfants qui ne demandent qu'à bouger, qu'à s'amuser. L'effet farandole opère encore cette fois, bien avant même que nous ne l'ayons imaginé…
Puis Christine me sollicite pour une danse à deux avec son foulard de soie turquoise… Mon clown exprime la résistance et la timidité, pour enfin se laisser entraîner dans une danse spontanée tendre et fluide avec le foulard comme médiateur… Tendresse que nous partageons avec le public par les regards et les baisers envoyés.
Instant de poésie partagée…
Il commence à faire nuit et c'est presque avec regret que nous rejoignons les bus, accompagnés par les enfants qui ne veulent pas nous laisser partir et nous demandent de revenir.
Merci à la Caravane de me permettre de vivre cette aventure au cœur de l'humain, l'humain dans le cœur, le cœur dans la main tendue et reçue… ».
Nelly