Journal de Bord 2013

« D'un point de vue purement aérodynamique, le bourdon ne devrait pas être capable de voler. Mais il ne le sait pas, alors il vole quand même » - Mary KAY ASH

Centre Ayurvédique Vana Moolika Center

Deuxième journée dans ce lieu de production de plantes pour la médecine ayurvédique.

Grasse matinée... Jusqu'à 8 heures ! 

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Petit déjeuner copieux et varié, excellent ; puis visite pour certains Caravaniers des plantations, jardins et laboratoire de transformation avant la grosse affluence à la boutique.

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Pour d'autres Caravaniers, c'est une balade autour du Centre et la découverte de quelques autres habitants de la forêt comme ce superbe éléphant.

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Départ à 12h30 pour le déjeuner ; thali traditionnel du Kerala, toujours goûteux.

Rapide visite d'un musée tribal avec sculptures et photos très touchantes. Nous sommes au cœur d' une région dans laquelle ces peuples natifs ont encore une place.

D'ailleurs, nous partons maintenant pour la rencontre avec le peuple indien pour un concert. Nous avons failli louper ce merveilleux rendez-vous à cause d'une manifestation rassemblant différents mouvements activistes tribaux qui barrait la route...

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Mais c'est sans compter sur la capacité d'adaptation qui anime la troupe de la Caravane amoureuse ! Aussi, nous profitons de ce moment pour faire une visite spontanée, très riche, au sculpteur qui vit avec sa famille juste là, au beau milieu de la forêt.

Nous découvrons un homme passionné, qui parle avec chaleur de son parcours de vie.

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Il nous invite à la danse, nous propose de partager les fruits de son jardin, d'énormes pamplemousses délicieux et tellement rafraîchissants.

Belle personne, moments précieux.

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Nous ré-embarquons pour le lieu du concert dans un parc au beau milieu de la ville voisine, lorsque la pluie se met à tomber.

Concert à Kalpata

Une pluie diluvienne qui ne s'arrête plus et la question de l'annulation du concert se pose.

Marc propose alors de jouer dans cette petite salle du conseil régional qui nous accueille. Nos hôtes nous ouvrent cette pièce qui ressemble à une salle d'audience, sorte d'amphithéâtre. Elle est ronde, blanche, assez austère, avec de grandes baies vitrées, protégées de la lumière par des rideaux colorés unis. Le plafond tout de blanc, est divisé dès son centre par douze poutres… Comme un kolam. Les tables sont reléguées contre un mur afin de laisser entrer le piano, qui passera par la porte au millimètre près.

La Foi qui renverse les montagnes agrandit les portes aussi. C' est un des enseignements de la Caravane... Le concert improvisé fut un des meilleurs au niveau de l'acoustique...

Marc, très proche physiquement du public, communiquera avec lui, les yeux dans les yeux, sur la relation d'amour entre hommes et femmes.

Courageux dans ce pays, et ce district du Kerala, dans lesquels la situation de la femme est des plus précaires.

François présente la Caravane aux responsables locaux qui nous accueillent. Marc prend la parole coupant d'un sourire et d'une pirouette, la rigidité protocolaire en cours : « Pourquoi est-on si sérieux ? » puis il prononce aussitôt ces mots sortis du cœur : « Tous les jours nous voulons gagner et c'est un combat, mais c'est une illusion car il n'y a rien à gagner. Les hommes et les femmes en sont très malheureux (applaudissement de femmes Caravanières et d'indiens). Aimer est la plus belle aventure de la vie pour les hommes comme pour les femmes (dans l'assemblée il n'y a presque que des hommes…). Plus on libère la femme, plus l'homme est heureux (applaudissements spontanés des quelques femmes indiennes présentes). Il y a tellement d'oppression dans le monde… Quand nous sommes allés rencontrer les amérindiens au Québec, nous avons vu comme ils ont été et sont méprisés. Il y a une grande tristesse en eux. Combien de personnes dans le monde méprisent les autres, combien de personnes sont méprisées ? Qu'est ce que je gagne à ne pas aimer l'autre ? Dans l'histoire de l'Inde, quand l'homme blanc est arrivé, il a dit : « Je suis meilleur que toi ». Quelle différence si maintenant je viens et je te dis : "Tu es magnifique" ». Marc s'approche vers le traducteur indien les bras tendus vers lui, le regard intense… Ce dernier recule, décontenancé puis accueille une accolade, sous des applaudissements fournis. Il continue : « Est-ce que vous avez le courage de faire ça avec ceux qui vous sont proches, avec tous les êtres de la terre ? La plus belle aventure de la vie est de dire "je t'aime" à l'autre. La Caravane amoureuse est venue en Inde avec cette idée ». Les applaudissements indiens fusent…

Il termine en disant : « Au marché de Mysore, à Bangalore… Nous étions avec tous les indiens, sans distinction. Et tous nous prenaient dans leurs bras… ».

Olivia ouvre le concert puis Marc joue avec d'abord une musique très douce comme pour appuyer son discours d'amour puis il clôture par le chant des baleines en lien avec les amérindiens qu'il a rencontrés en 2011, lors d'une précédente Caravane.

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Marc reprend la parole :

« Le piano a voyagé avec ces sons… Tous les malheurs du monde viennent du fait que quand tu veux rencontrer quelqu'un tu cherches à prendre. Et si tu donnais tout plutôt… Ose donc cela… ».

La soirée se termine avec des papillons de mains qui remplacent les applaudissements pour conserver la magie du son et du silence.

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… Mais non… Ce n'est pas fini !!! Alors que beaucoup sont partis, Joaquim avec son tuba et Dominique au piano jouent une "envolée jazzique" qui crée une danse spontanée de beaucoup de personnes présentes, entre indiens et Caravanières...

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Je vois Jocelyne qui entraîne un indien dans un rock auquel il participe, un peu "raide" tellement cela est peu habituel pour lui.

Un indien confie à Marc : « Je n'ai jamais été aussi heureux de ma vie »… Ce qui fait dire à Marc : « Le message est passé ! ».

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C'est repus par un repas offert sur place, que nous reprenons la route de nuit pour rejoindre le centre de culture Ayurvédique où nous attendent nos amis Caravaniers restés pour se reposer.

 

Le journal de bord des enfants

Le matin vers 07h00, il y avait une visite des plantations d'herbes médicinales (en agriculture biologique), mais je n'y suis pas allé. Vers 10h00, j'ai assisté à la visite de la fabrication des médicaments ayurvédiques. Il y avait quelques machines bizarres, certaines marchant à l'électricité, d'autres à la force des bras. Le monsieur nous a dit que personne ne savait comment les médicaments marchaient, mais que les résultats étaient là pour prouver leur efficacité ; il s'agit en général de recettes traditionnelles utilisées de puis près de 5000 ans.

L'après-midi la majorité des Caravaniers est partie pour un concert à Kalpetta, mais moi je suis resté me reposer dans le « hall des ronfleurs ». Le soir, nous avons préparé nos bagages pour pouvoir partir très tôt le lendemain matin.

Jenna et Paul

 

Témoignage de Nathalie de retour en France

« Et La caravane continue en France…

Je suis revenue en France et j’ai repris mon activité professionnelle tout en rayonnant ce que la Caravane m’a ouvert.

Rien de plus facile dans mon job, basé sur l’écoute (et pourquoi pas fraternelle) des besoins de mes clients qui veulent améliorer leur français. Que ce soit au sein de l’entreprise ou dans l’école HEC, les principes de Krishnamurti résonnent en moi. Pas de compétition, pas de jugement mais confiance à celui qui trébuche sur l’accord de nos affreux participes passés ou sur nos nombreuses irrégularités.

Je pense à « l’éloge de la fausse note » et je les encourage à oser faire des erreurs pour progresser.

Mes clients ont soif que je leur parle de notre aventure du cœur. Même ceux qui dirigent des groupes internationaux et manient des millions sont touchés par nos rencontres.

Audacieusement, j’introduis la vision de 1954 de Mère. Ça tombe pile poil avec l’apprentissage du conditionnel dans l’imaginaire ! Et plus tard, le projet de reforestation de Sadhana Forest fera partie de la séance « Développement durable ».

En ce qui concerne les étudiants étrangers d’HEC, partie de « l’élite » dirigeante de leur pays des années à venir, Ils sont également très ouverts à l’humanisme de la Caravane et après avoir visionné le « piano amoureux » sont intarissables de questions.

Tout ça pour vous dire que la Caravane ne fait que commencer pour moi. Je me sens totalement reliée à vous et à notre invasion amoureuse au Kérala et dans le Tamil Nadu.

Ni romba Arraga irrike ».

Nathalie