Le 26 mars - Odayam / Varkala - Kerala

« Caresser est plus merveilleux que se souvenir » - André Pieyre De Mandiargues

Aujourd'hui, Stéphanie quitte la Caravane amoureuse.

Dauphins à l'horizon !

Les falaises et la plage de VarkalaCertains Caravaniers vont avoir une belle surprise !

« Regarde, regarde ! » nous dit Aasri Ram, le serveur du Sunrise, un petit restaurant au bord de la plage.

Il y a un banc de dauphins au large, une trentaine semble t-il. Incroyable ! Nous les voyons sauter, rebondir sur l'eau, tracer une ligne d'écume en replongeant.  Et ils s'offrent encore à nous plus tard, en bord de plage, près de notre crique de baignade. Le dauphin, symbole d’harmonie, vient faire un joli signe à la Caravane amoureuse…

Sous le soleil exactement

D’autres Caravaniers ont un tout autre spectacle !!!

Ils sont cinq indiens et indiennes que quelques Caravaniers observent depuis deux jours. L'un apporte une brouette de briques de la taille d'un parpaing, les autres, inlassablement les déplacent sur une distance d'une quinzaine de mètres. Le second les prend et les pose sur la tête d'une des femmes habillée d'un joli sari rouge. Celle-ci fait quelques mètres et la pose sur la tête de la seconde femme. De nouveau, celle-ci marche un peu jusqu'à un autre homme. L'homme prend la brique sur l'épaule, marche quelques pas et la dépose le long de la digue. Le mouvement ne cesse pas ; brouette, brique, tête, porter, poser, brouette, brique... Ce va et vient et cette façon de travailler est tellement à l’opposé de notre vision et de nos pensées, comment ne pas se remettre en question ?

Un concert intimiste

En fin d'après-midi, nous déchargeons le piano de son camion et c'est l'occasion de jouer dans la cour d'une des résidences qui nous accueille... avec quelques Caravaniers...

Concert intimiste dans un petit jardin


Le lieu paisible et le chant des oiseaux inspirent des musiques douces


4 mains improvisé avec Olivia et MarcPaul se lance dans un 4 mains avec MarcL

Le journal de bord des enfants

Aujourd'hui, c'est la même journée qu'hier. On se baigne après la grasse matinée. Nous mangeons (très tard à cause du service très très long) puis nous nous rebaignons.

On se repose, on dort, on fait les courses sur la falaise...

Le soir, le soleil couchant est magnifique. Quand on est sur la falaise, devant les boutiques, on peut le voir entre les cocotiers et les bananiers... On va tous, je pense manger dans des restaurants : poissons, poulets, nouilles, crevettes et salades, qui, vont nous changer du « Tali » (plat constitué de riz, beaucoup de riz, un chapati et des sauces dans des petits pots, qui évidemment, sont immangeable car elles sont trop épicées).

La nuit, je suis triste car nous ne pouvons pas faire de bains de minuit, car nous partons demain, très tôt.

Paul 

Ram Aarsi, le Népalai

DSC00970.JPGRam Aarsi, le Népalai

« Le serveur du Sunrise, bar restaurant sur la falaise, s'appelle Ram Aarsi. Il a des yeux immenses, bordés de cils longs à faire rougir de jalousie toutes les bimbos de la terre. Il a aussi une expression très douce et même un peu triste malgré son sourire.

Je lui demande la permission de manger ma pastèque tout en buvant un massala chaï et il accepte en souriant. Il prend soin de moi, il m’apporte une assiette pour découper ma pastèque.

Il commence à me parler du Népal, de son village, de sa jeunesse. Son récit est captivant.

Pour lui, le Népal c'est :

            Never

            Ending

            Peace

            And

            Love

Il n'a que 36 ans mais a déjà fui deux guerres et exercé nombre de métiers différents ; à 18 ans il est guide de treks dans l'Annapurna, de 22 à 24 ans il sera instituteur, sa classe de petite section pouvant atteindre 100 élèves ! Vous imaginez ! Pour fuir la guerre il déménage en Malaisie où il s'emploie à des tas de petits boulots de survie. Un an plus tard, la paix étant revenue, Ram peut rentrer chez lui, au Népal. A 28 ans il doit fuir à nouveau pendant trois ans pour ne pas être enrôlé. Il travaillera à Dubaï dans une entreprise de surveillance et de nettoyage. Aujourd'hui il fait la saison comme serveur dans le Kerala et rentre au Népal pendant la mousson retrouver sa femme, son fils de 15 ans et ses filles de 12 et 9 ans. En les évoquant, il est submergé par l'émotion.

Chez lui, il redevient producteur de légumes bio.

Il est fier de me dire combien dans son village, tout le monde le connaît. En tant que guide, ou instituteur, ou producteur de légumes, sous le surnom de Aarsi. Quelle belle rencontre ! ».

Marie 

Aarsi-Ram nous a parlé de son ami français connu au Népal dont il a beaucoup appris et qu'il a perdu de vue. Il nous sollicite pour l'aider à le retrouver. Il s'appelle Frédéric -Fredo- AGICAR, (mais l'orthographe est peut être approximative).

Un texte envoyé par Christine, notre Caravanière rentrée en France 

« Les Occidentaux se croient civilisés parce qu’ils vivent dans une société où leurs relations sont régies par des lois que différentes institutions ont la charge de faire respecter. Eh bien ! c’est insuffisant, car malgré ses lois cette société ressemble encore à une jungle. On ne pourra parler de véritable civilisation que le jour où la monnaie d’échange entre les humains sera l’amour. L’argent est un moyen d’échange commode, et ce serait une grande naïveté de croire qu’on peut le supprimer. Mais il faut que, de plus en plus, ce soit l’amour qui devienne la vraie monnaie, non pas l’amour à la place de l’argent, mais l’amour au-dessus de l’argent. Beaucoup appelleront cela « utopie ». Eh bien ! qu’ils l’appellent comme ils veulent, les véritables progrès ont toujours été l’œuvre d’utopistes. Pour son propre salut, c’est vers cet idéal que l’humanité doit tendre ».

Mikhaël Aïvanhov

Témoignage

« Good karma piano concert.

Le grand piano s’est posé dans le patio du Good karma beach resort, un guest-house charmant à Odayam, qui nous accueille durant notre séjour près de Varkala.

Sa laque noire se détache sur le feuillage des plantes exubérantes de ce jardin.

A deux pas, la mer roule inlassablement ses rouleaux.

La pleine lune attend son  heure…

C’est la fin de l’après-midi et l’orage menace ce concert improvisé, intime.  

Quelques minutes de silence puis Marc apparaît et s’assied au clavier.

Dès les  premières notes, le magnifique s’installe, prend ses aises.

C’est un tourbillon de sonorités orientales ; les notes imprègnent notre corps puis s’envolent pour rejoindre les limbes de l’océan, là ou les âmes se reposent de leur séjour terrestre.

Marc et Olivia transmettent à la petite assemblée tout le plaisir qu’ils prennent à jouer ensemble, dans une merveilleuse écoute mutuelle, et nous sommes tous conscients du moment d’exception, du cadeau offert.

Daniela, notre hôte, et Toni, son chien, quelquefois possessif à l’égard de sa maîtresse, l’apprécient à sa juste valeur: il est affalé sous le piano et n’a pas l’intention de laisser la place.

Merci à toi, Daniela, pour ton aide à la préparation de ce séjour, ta disponibilité et ta belle présence.

Encore un beau moment de partage qui clôt ces deux belles journées au programme allégé, farniente le matin, dolce vitae l’après-midi et bain à minuit.

Départ à l’aube vers Kanyakumari, pointe extrême-sud du continent, pour saluer le soleil, à son coucher puis à son réveil… Avec un piano…

Off course ». 

Jean-François


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