Journal de Bord 2015

24 Teqemt (février) 2008

Réveil à 7h. Nous nous retrouvons autour d’un somptueux petit déjeuner. Les derniers caravaniers sont arrivés.

La caravane se met en route au milieu des embouteillages : direction Awasa au sud de la capitale.

Cette journée nous permet de faire connaissance : on se découvre, on essaie de se rappeler le prénom de chacun, on partage nos expériences, notre histoire, la Caravane Amoureuse d’Ethiopie prend forme…

Nous découvrons une Ethiopie en plein essor. Pour répondre à l’afflux de population sur Addis-Abeba, de nombreux bâtiments sont en construction dans la banlieue : parpaings, échafaudages en eucalyptus…

Quelques moments forts de cette journée

En face de l’hôtel une équipe d’ouvriers et d’ouvrières se passe les parpaings. Souhaitant créer le contact, faire un pont entre les caravaniers et l’équipe, Chantal sort son accordéon. Un jeune regarde avec surprise cet instrument. Aux premières mesures le groupe s’anime, les visages s’éclairent, caravaniers et passants se joignent et quelques pas de danse sont esquissés. Du haut des échafaudages des ouvriers nous saluent.

Plus loin, Brigitte décide de donner un coup de main à une femme âgée qui déplace seule des parpaings, partager ce moment est une manière concrète pour Brigitte  de  rencontrer  cette femme.

La halte du déjeuner se fait  près du lac Ziway où de grands oiseaux : marabouts, pélicans… se pavanent.

Le trajet nous permet de découvrir une partie du pays. Petites montagnes, vastes étendues cultivées et arborées, villages animés….Acacias, manguier et sycomores bordent la longue route droite que se partagent charrettes, piétons, touk-touks bleu et blanc, camions et voitures… Nous découvrons les paradoxes de ce pays où modernité et tradition se côtoient joyeusement.

Nous vivons notre première pluie, elle sera brève non sans soulever quelques inquiétudes : le piano est-il suffisamment protégé ?

Après 5h de bus nous arrivons à  Awasa. C’est la fin d’après-midi, de nombreux jeunes déambulent, l’ambiance près du lac est paisible. Un groupe de musique traditionnelle s’installe, accompagné de six danseurs et danseuses. Ils entrainent les caravaniers dans une danse effrénée. De son côté, Monique apprend à torréfier le café.

Marc prend ensuite le relais au piano et joue avec le groupe de musiciens éthiopiens avant de lancer un concert d’émergence avec des jeunes.

Petite Anecdote

Hubert, notre caméraman, voulant acheter du crédit pour son téléphone, se rend dans une boutique de télécom où il s'entend dire « allez chez le cireur de chaussures ! »

Pour charger sa carte de téléphone, c’est chez le cireur de chaussures qu’il faut se rendre.

Témoignage

« Je descends du bus pour quelques achats et en quelques minutes, le bus a disparu. Surprise, j’interroge du regard les personnes qui m’entourent, ils me font comprendre que le bus est parti. Une moto s’approche et me propose de le rattraper. On slalome entre les vaches, les carrioles, les voitures et camions jusqu’à un poste de police qui nous confirme le passage d’un bus de « farengui ». Les policiers arrêtent un bus, expliquent au chauffeur la situation et me voilà installée dans ce bus bondé. On roule et toujours pas de bus bleu à l’horizon. Sans numéro de téléphone, sans programme, sans papier je me pose des questions : plus je m’éloigne du lieu de séparation, moins ce sera  facile de se retrouver. Et là, sur la route au loin, un bus bleu est à l’arrêt. C’est bien eux, je descends soulagée de retrouver les caravaniers. »

Marie-Cécile