De KYIRONG à TINGRI
Aujourd'hui, nous parcourons 325 km en 10 h de route.
KYIRONG est à 2 540 m d'altitude et nous franchissons un col à 5 236 m pour redescendre jusqu'à 4 206 m sur TINGRI.
Nous passons de montagnes boisées et humides à un climat plus sec, un paysage minéral et lunaire.
Lors d'un arrêt dans une station d'essence, nous rencontrons des bikers tibétains aux motos colorées et décorées ainsi qu'une famille installée sur la remorque d'un petit tracteur.
Des échanges chaleureux et musicaux ont lieu entre ces personnes et les caravaniers.
Après le col orné d'un mât de drapeaux de prière qui s'envolent vers le ciel, nous nous arrêtons au bord d'un lac féérique pour un déjeuner « sorti du sac ».
Nous sommes nombreux à être frappés par la migraine ou la nausée, le mal de montagne opère.
Certains touchés plus que d'autres étrennent les bouteilles d'oxygène.
Nous apercevons un campement de nomades au loin, quelques-uns viennent vers nous.
Un bel échange de sourires et de musique : ballons et crayons sont donnés aux enfants contre leurs beaux sourires.
Le décor évolue, nous avançons dans une vallée verdoyante parsemée de champs de colza jaune entourée des montagnes himalayennes.
Et nous apercevons les premiers villages tibétains avec les troupeaux de yaks, moutons et zouris (croisement entre vache et yak).
De nombreuses jeunes plantations d'arbres bordent les rivières qui s'étalent afin d'éviter l'érosion.
Nous passons à côté de la maison de l'Everest sans pouvoir l'apercevoir à cause du mauvais temps.
À 19h, nous arrivons à TINGRI épuisés et malades pour quelques-uns, l'acclimatation à l'altitude est en cours, un passage par la pièce à oxygène est nécessaire.
Nous sommes très attentifs les uns envers les autres face à nos divers malaises physiques : un bel élan de solidarité !
Nous quittons KYIRONG pour aller à TINGRI La route grimpe jusqu’à 5236 m pour passer le col.
Assez vite, j’ai ressenti une contracture au foie. Robert me l’a faite passer avec un massage. Puis au col, on est allé faire pipi. L’endroit était magnifique avec plein de fleurs jaunes et des fleurs bleues. J’ai fermé les yeux et je voyais une belle lumière rouge orangé.
Puis il y a eu le rappel pour rentrer dans le bus et là je sentais que la tête me tournait. J’ai appelé Robert, et Pascal qui était tout près a compris et m’a attrapée. Quand j’ai senti son bras sous mes épaules, je me suis écroulée en larmes pendant 5 secondes. Puis le fou-rire m’a pris. J’étais ivre ! Ivresse causée par l’altitude. Amélie est venue en renfort et j’ai fait un grand effort pour avancer mes pieds. J’avais l’impression de marcher sur la lune ! j’étais hilare ! J’aurais voulu que cet instant dure une éternité tellement c’était agréable !
Le reste de la journée l’a été moins. J’étais couchée, les yeux fermés, avec des nausées et un étau sur le crâne. Monique est venue me mettre de l’oxygène. Eprouvante journée !
A l’arrivée j’ai passé une heure dans la chambre à oxygène de l’hôtel et le mal de tête et les nausées ont disparu.