Journal de Bord 2018

Après une nuit difficile, voire de totale insomnie pour la plupart des caravaniers, un passage dans la chambre à oxygène s’impose pour certains. C’est donc avec plus d’une heure de retard sur l’horaire que nous remontons dans les bus pour rejoindre GYANTSE, que nous atteindrons 10 heures plus tard. Le soleil nous accompagne pour passer plusieurs magnifiques cols à plus de 5000m d’altitude et avoir la chance d’apercevoir un bout de l’EVEREST parmi les nuages.

Après la pause déjeuner, Michel organise une réunion afin de choisir le mode de transport pour le retour à KATMANDOU. Plusieurs caravaniers affaiblis par le mal des montagnes n’imaginent pas refaire les quatre jours de bus qui viennent de s’écouler (bien que visuellement extraordinaires) sans compter la dangerosité des routes népalaises pendant la mousson. Nous votons donc un retour en avion de LHASSA à KATMANDOU, en abandonnant la nuit au lac NAMTSO et la découverte des sources d’eau chaude de YANGPACHEN. Le retour à KATMANDOU sera donc le 14 au lieu du 17 août, ce qui nous permettra de remplacer ces longues journées de route par de beaux instants de rencontres. 

 Peu de temps après, une douce mélodie de flûte de pan parvient à nos oreilles et nous découvrons qu’elle est proposée par un professeur d’anglais chinois qui s’adonne pour le plaisir à sa passion de la musique. Samuel lui répond avec son hang et de beaux échanges musicaux s’ensuivent, accompagnés par les chants des caravaniers.

Les bus se remettent en route et rapidement nos regards sont attirés par un regroupement de tentes tibétaines colorées.

Nous décidons d’aller les rejoindre, dès lors que les guides nous informent qu’il s’agit de la fête du début de récolte. Chaque tente regroupe une famille qui prépare son repas, tout en assistant au spectacle proposé sur la scène centrale. Dans chacune des tentes que nous rejoignons, de beaux échanges ont lieu grâce aux divers instruments des caravaniers, aux sourires partagés, aux ballons donnés aux enfants et aux beignets qu’ils nous offrent généreusement.

Juste avant notre arrivée à GYANTSE pour une nuit réparatrice, le monastère KUMBUM se détache dans la lumière du soleil couchant au sommet d’une colline. Sa visite est prévue le lendemain : nous nous couchons donc impatients  d’aller le découvrir… 

TEMOIGNAGES

Témoignage de Françoise S.

Fête villageoise

Cheminant vers LHASSA, nous débarquons par hasard dans la fête annuelle qui célèbre le début des récoltes de blé et d’orge.

Autel des céréales, musique et danses. Dans le village de MANGMAI, l’ambiance est festive et l’accueil des « envahisseurs » chaleureux. Nous sommes invités sous les tentes où les familles nous offrent le thé et partagent sourires et joie de vivre. Sous une des tentes, assis à des tables, un brin solennels, les dignitaires du parti communiste. Avec l’aide de Jieun, je tente d’en savoir un peu plus. Le chef du village est communiste mais surtout tibétain et a très à cœur de préserver les cultures et traditions de son pays. ( C’est le parti qui organise la fête)

Quand je lui demande de m’écrire son nom, il sort un magnifique stylo plume et me trace ces jolis signes qui me souhaitent bon voyage en toute sécurité et m’adressent les meilleurs vœux et bénédiction du village. Je suis touchée. Des brèches existent dans la sinisation à marche forcée. Le TIBET est un pays de réjouissances, de festivités, de rires et de convivialité. Personne ne peut lui enlever cela. Lobsang, le chef du village, le sait bien et ce que nous avons échangé sans mots ne demandait aucune traduction. On ne peut percer le secret des choses qui nous entourent si on n’est pas soi-même totalement ouvert. Merci Lobsang de me l’avoir rappelé.