Le Palais du Potala a été construit au 7ème siècle par le premier roi du Tibet, SONGTSAN GAMPO. Il a été érigé autour d’une grotte où le roi avait l’habitude de se retirer pour méditer.
Dès le 17ème siècle, le cinquième Dalaï Lama a reconstruit le palais et ensuite chaque Dalaï Lama a ajouté une nouvelle bâtisse jusqu’au 13ème Dalaï Lama. Le 14ème Dalaï Lama n’en a pas eu le temps car il est parti en exil.
Le palais du Potala a été le centre du gouvernement local du TIBET.
Le palais est constitué de 1 000 pièces et de plusieurs bâtiments de couleurs différentes : blanc pour l’administration, rouge pour l’espace religieux et jaune pour la méditation. Le patrimoine culturel est conservé à travers des peintures murales, des écrits, de nombreuses statues, des tombeaux, des stupas, des chapelles et autres œuvres d’art, ce qui lui donne une valeur inestimable (les photos à l'intérieur du Palais sont interdites)
A l’arrière du Potala s’étend un immense parc où différentes animations sont proposées, taï chi, danses traditionnelles, massage, théâtre avec masques en l’honneur du festival du Shoton... Les caravaniers se sont intégrés à la population locale en participant à ces activités.
La traduction pourrait être : « treasure garden »
Il a été construit au 18ème siècle par le 7ème Dalaï Lama. Ce palais installé dans un parc de 46 hectares a servi de résidence d’été aux Dalaï Lamas successifs. Les intérieurs sont beaucoup plus sobres que le Potala.
L’immense parc est le lieu de pique-nique et de rassemblement de nombreuses familles.
Les caravaniers se sont faits un espace pour jouer de la musique, chanter et échanger. Des groupes se sont vite formés autour d’eux et ont participé à l’animation.
Plus loin, dans un parc plus paisible, d’autres caravaniers ont joué avec des enfants : mimes avec nez de clown pour Catherine, origami pour Marie-Claude....
Pour terminer cette journée festive, quelques caravaniers au cœur d’enfant ont testé un transport local pour le retour à l’hôtel.
Le festival de SHOTON se joue aussi sur les places publiques et dans les rues. Ma curiosité me poussa, après la visite du Potala, à me fondre à la foule des spectateurs d’une pièce de théâtre. Les acteurs en costumes et masques colorés racontent une histoire que je ne comprends pas, mais je sens vibrer les tibétains autour de moi : frissons, souffles retenus, soupirs, sourires, rires, puis éclats de rire lorsque le combat qui se joue met un homme à terre. Il accompagne sa chute en levant les jambes en l’air, l’autre se couche dessus, les éclats de rire redoublent. Histoire ancienne ou actuelle ?
Simplicité dans l’expression des émotions, complicité des regards, communion des cœurs, tout me touche.
Quelle journée rude ! La visite du Potala ne m’a pas plu malgré la grandiosité du lieu et l’après-midi au parc dit Norbulingka non plus, noyé dans une foule agitée. Trop de gens partout, pas d’espace d’expression. Paradoxe : nous sommes là pour rencontrer les gens mais lorsqu’ils sont trop nombreux, le contact est plus difficile. D’autant plus qu’il faut une sacrée énergie pour se protéger des multiples sollicitations et conserver sa sphère intime. Le soir à l’hôtel je m’installe seul sur le toit-terrasse, pensant pouvoir profiter d’un moment musical calme. Quelques minutes après, le lieu ferme et je vis une nouvelle frustration. Tel un pèlerins de la troupe des Malais marchant au Mont Kailash pour la paix, je m’assied par terre sur le palier du 3ème étage, face à l’ascenseur.
Le son de la guitare appelle Solène, Delphine, Yeleen, Claire et Chantal. Nous chantons calmement sous le regard amusé de deux employées. Les
tensions de la journée s’effacent note après note. Les caravaniers et autres clients de l’hôtel passent et des sourires s’échangent.
22h passées, j’annonce la dernière chanson, « bidonville », affectionnée par notre compère Samuel que nous n’avons pas vu aujourd’hui. « Ca va le faire venir ! » dis-je. Alors que le dernier refrain se termine, les portes de l’ascenseur s’ouvrent et nous découvrons Samuel accompagné de l’équipe de production. Nous les accueillons chaleureusement et communions encore quelques instants en musique.
Soirée réparatrice au possible !
Il m’a paru construit pour élever l’âme humaine tout en restant enraciné. Il permet de comprendre qu’on ne peut pas se couper du divin. Il est important de rester ancré dans le sol, ouvert à tout ce qui peut arriver. C’est important de respecter les vêtements qui ont été créés à l’image du divin. Ca peut permettre à certaines personnes de se rendre compte que le divin est important. Ce bâtiment à été construit pour ça. Il ne faut pas oublier que nous sommes construits à partir de nos ancêtres et que ce bâtiment est un lien entre le passé et le futur. Je perçois dans le Potala notre nature humano-divine.
« Nous foulons les salles, toutes feutrées de superbes tangkas peintes (tentures de tissus), de tapis épais, de meubles anciens finement sculptés sous le ciseau des meilleurs artisans…
… Des petits pas précipités au loin qui se rapprochent …
Les statues dorées des divinités émanent la perfection du grand art. La puissance du souffle spirituel des centaines de moines se succédant en prières sur plusieurs générations, est présente sur l’ensemble du Potala.
… J’entends résonner la course rapide d’un petit garçon, sur les larges dalles de pierre du couloir. Il rit en se cachant derrière un pilier de bois brun, deux pains tartinés au beurre de Yak dans la main. Un moine essoufflé, loin derrière, rouspète, le poursuit lourdement en tenant les pans de sa robe orange. L’enfant repart, tourne à droite. Un pain tombe, côté beurre, au pied d’une statue de Shiva aux yeux furibonds. Le petit bonhomme de 6 ans, le ramasse prestement, ralentit sa course, glisse au sol pour s’assoir devant une porte et déguster tranquillement son goûter. Il rentrera sérieusement et sagement, comme tous les jours, dans la salle d’études, à côté du moine enseignant qui le rejoint.
Dans un petit bureau, un très vieux moine à la maigre barbe blanche regarde passer notre groupe … Aurait-t-il connu le XIVème petit Dalaï Lama ? »