Le 27 juillet - J05_Agra - Inde

Arrivée du piano à l’hôtel

Nous sommes à AGRA.

Le piano à queue est arrivé hier sur un camion prêté par l’entreprise MANITOU jusqu’à l’hôtel. 

Le piano est porté par les caravaniers dans le hall en attendant de trouver un nouveau véhicule. Avec beaucoup d’émotions et afin de fêter le retour du piano, Cathy et Marc composent une mélodie.

 Marc invite le chauffeur à un quatre mains. Il s’installe devant l’instrument, son émotion traverse les notes et nous ravit. Il repart avec le camion vide. Nous recherchons un autre camion pour le piano.

 Grâce à l’intervention de notre guide local NOHAN le camion attendu est venu à nous. Il est coloré à l’indienne ( rouge, vert et blanc) avec avec de belles inscriptions en Indi. L’une d’elles nous va à ravir : c’est un trident, symbole de Shiva. Il est le Dieu guerrier qui transforme le mal. Un mantra en son honneur est inscrit en Indi et signifie «bambaboulé ». Ce mantra est récité par les pèlerins qui se rendent au Gange. Le Gange pour les indiens est un des lieux sacrés, il purifie et régénère en donnant de la lumière.

 Une vingtaine de caravaniers aide à ressortir le piano et à l’installer sur le camion.
Il y restera durant la durée du voyage et lors des arrêts de la Caravane, Marc va s’asseoir au piano sur le plateau pour jouer et inviter au partage.

Ca y est, la Caravane va pouvoir partir !  Les chauffeurs sont en charge du piano jusqu’à la frontière du TIBET. Ils le laisseront dans un Ashram de KATMANDOU  et rentreront sur DEHLI. Pendant les douze jours où la caravane amoureuse sera au TIBET, il nous faudra trouver un nouveau véhicule.


Première sortie du piano

Nous partons en bus pour rencontrer les habitants de MEHTAB BAGH, quartier éloigné d’AGRA. Nous nous arrêtons au bord de la route devant un groupe d’habitants. Leurs habitations sont construites directement sur le sol.  En cette saison de mousson, on remarque  des inondations. Les murs sont en briques recouvertes de torchis. Les toits sont faits en chaume, en tôle ou avec une simple bâche. Les maisons  n’ont plus de porte ou de façade avant. Un premier groupe de caravaniers reste sur place.  Un  rassemblement d’Indiens se forme autour de nous : les jeunes enfants, les adolescents et les femmes sont  plus en retrait. Les mères portent leur bébé sur un bras. Elles sont magnifiques dans leurs saris soyeux et colorés. Leurs chaussures plates, genre tongs, ont des motifs floraux. Certaines ont des jolies pierres sur les bagues des pieds.

Si les enfants nous suivent pour cheminer avec la musique de nos instruments, nous devons inviter les femmes. Elles restent en retrait, leur regard est plus timide.

Des groupes se rassemblent autour des instruments. Les plus jeunes soufflent dans la flûte. D’autres s’affairent autour du clavier de l’accordéon.

 

Un second groupe rejoint le piano dans un autre lieu

 Le «  camion-piano  » s’arrête à l’entrée d’un village avec le TAJ MAHAL en toile de fond.

Marc commence à jouer, les enfants se rassemblent autour du piano.

Tour à tour un vieil homme et des enfants montent sur le «  camion-piano  » pour jouer avec lui.

Les caravaniers se mettent en mouvement. Les enfants jouent avec nous, d’autres font des rondes en chantant. Les musiciens jouent de leurs instruments et invitent les gens du village à les découvrir.

Une partie de la caravane traverse le village avec les enfants et découvre le quotidien des habitants.

A la sortie du village, Antoine accompagné de Pierre-Côme à la guitare entonne une chanson que les enfants miment avec ravissement :
«  On pagaie, on pagaie. Où t’as mis la pagaie  ? Là-bas sous les cocotiers. Les crocos ils l’ont bouffé. On peut plus pagayer  ».

 

 

TEMOIGNAGES

Témoignage de Pierre-Côme

 «  Nous sommes déposés au milieu de nulle part, dans une campagne avec le TAJ MAHAL en toile de fond. Le piano n’est pas là et sans trop hésiter nous lançons les premiers chants avec la guitare. Un attroupement se crée, dont un superbe groupe de femmes.

Nous formons un petit embouteillage. Moment de flottement, c’est là ? Avançons-nous vers leurs habitations ? Où est le piano ? L’info arrive, il faut marcher jusqu’au piano arrêté un kilomètre avant. Nous avançons en chantant avec un cortège d’enfants emballés par cette troupe d’occidentaux joyeux. Nous retrouvons le piano à l’entrée d’un autre quartier. Marc joue un quatre mains avec un enfant. Son véhicule est évidemment pris d’assaut. La foule se crée, la guitare passe de mains en mains pour quelques instants, le temps de gratter une ou deux cordes où de prendre une photo.  L’attroupement se densifie et des petits groupes de caravaniers se forment. L’équipe de production me fait signe d’entrer dans la ruelle. J’entraîne des enfants dans mon sillage ainsi que des caravaniers chantant à tue-tête. La scène est insolite : face à moi la technologie de l’équipe de production et derrière moi la simplicité de la caravane. Nous troublons la quiétude de quelques personnes âgées se reposant devant chez elles, surprises par cette tornade ambulante.

Je perds la notion du temps, on me dit qu’il est déjà l’heure de rejoindre les bus. Les enfants s’arrachent mes mains et la scène se referme aussi brusquement qu’elle s’était ouverte. Magie de la caravane !  »

  

Témoignage de Françoise R. 

 «  En route vers la rencontre du bidonville, je pense exceptionnellement me ménager, encore faible du petit souci intestinal de la veille. Et puis … Les yeux, les sourires des enfants m’ont frappée dès la descente du bus … mains liées, «  namasté  », what ‘s your name ? Nice   !  »
Rondes, farandoles, corps et cœurs se parlent, s’attirent, c’est la joie. Je me régénère.   »

 

Témoignage d'Anne-Marie

«  Je ne me sentais pas capable de rentrer dans un bidonville. J’ai imaginé mon appartement, 45 personnes y pénétrant … On voyait dans toutes les maisons …. J’ai trouvé un accueil incroyable  ! C’était énorme de les voir chanter avec nous et de découvrir leur intimité  !

Je me suis posée la question  :  et s’ils s’en vont tous et que je reste là, suis-je capable de vivre là  ? Première réaction : impossible. Eux  souriant, chantant, ça me touchait. Etre bien, heureux n’importe où. Grand cœur de Mère Teresa qui a offert sa vie  ! Rêve de tant de générosité, d’amour  !
Je ne m’en sens pas capable, mais j’étais fière d’avoir pris des enfants dans les bras, de ne pas avoir eu de rejet, de ne pas avoir senti de barrière  ! Jusqu’alors je sentais tout le temps mon flacon d’huiles essentielles parce que j’étais dérangé par les odeurs. Il y avait de beaux visages  !
A Rouen, je fais les maraudes, il y a l’alcool, la violence  et ici il y a la saleté en plus, la boue, ils ne sont pas aidés pour s’en sortir, mais les filles sont soignées. Les gamins sont d’une telle vivacité  ! J’aimerais avoir une interprète pour les connaître de l’intérieur , comment ils ont vécu cet instant  ?
Y a-t-il de l’amour dans leurs communautés  ? Vont-ils à l’école  ? Qu’est-ce qu’ils mangent  ?  »

 

Témoignage de Michel

Un événement remarqué dans le quartier de mehtab bagh d’Agra : le piano nomade et la caravane amoureuse déploient leur  splendeur.

 

 

 

Rencontre avec les musiciens

 «  Direction centre d’artisanat pour un petit concert organisé autour d’harmonium, tablas et cithare  indienne.
Samuel fait ensuite résonner son hang, Cathy le rejoint pour une ronde à quatre mains.
Les musiciens indiens répondent à ces percussions et le rythme s’accélère pour notre plus grand plaisir.
Fabienne honore l’instant par une danse gracieuse.
De jeunes hommes indiens invitent des caravanières à danser.
Une rencontre magique de différents univers musicaux : l’harmonie des instruments, l’harmonie des musiciens et des spectateurs. »

 

Témoignage de Samuel

«  J’étais très heureux de pouvoir partager un moment musical avec des artistes indiens  !
J’étais convaincu que le space-drum allait sonner avec les tablas, pas avec le cithare mais ce musicien là a pris l’harmonium et on a pu jouer ensemble.
Eux se sont mis à mon niveau. J’ai osé entrer dans leur jeu. Ils m’ont tendu la main et moi j’ai accepté de la prendre.
Magie qui fait que sans se parler on a pu jouer ensemble  ! Je me rappelle m’être assis, avoir à peine joué la gamme pour qu’ils connaissent mon instrument. Puis le joueur de cithare a donné le départ pour que le percussionniste joue une rythmique. Moi, j’avais juste le choix de les rejoindre.

Tout a été fait avec beaucoup de délicatesse. J’ai ensuite invité Cathy et puis tout le monde s’y est mis. C’était fort  !

Beaucoup de respect entre musiciens. On s’est reconnus, salués, remerciés sans mots mais avec namastés et sourires. Ca m’a fait du bien de vivre un moment comme ça dans la caravane.  »

Lien vers la vidéo musiciens à  AGRA

 

 


 

 

 


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