C’est à 5h30 que les bus prennent le départ pour BODHGAYA : ville sainte associée à BOUDDHA*, fondateur du bouddhisme.
Nous traversons un bon nombre de petits villages et de terres agricoles et arrivons enfin à l’hôtel après plus de 10 heures de route.
Nous nous rendons aussitôt au célèbre temple de MAHABODHI situé à proximité.
Tout comme au TAJ MAHAL, seuls les passeports et appareils photos sont autorisés.
Après avoir retiré nos chaussures, nous avançons dans une allée fleurie de lianes d’œillets pour atteindre l’édifice en grès s’élevant à 54 m, aux murs ciselés des différents grands aspects du bouddhisme.
Ce temple a été construit au 7ème siècle avant Jésus Christ par les rois de la dynastie des PALA du BENGALE. Il fait partie des monuments classés du patrimoine de l’UNESCO.
Dans le sanctuaire, on peut admirer un colossal BOUDDHA en or.
Accolé au temple se trouve l’arbre de MAHABODHI sous lequel BOUDDHA a reçu la compréhension de la vérité appelée : « illumination spirituelle »
Chaque caravanier parcourt le temple et les jardins alentours à son rythme, s’arrêtant parfois pour méditer.
Voici quelques uns de leurs témoignages.
Om Mani Padma Hum
« Des voix graves s’élèvent à l’unisson. Pas à pas, j’avance et me recueille auprès de ce chœur.
Mon cœur entre en résonance, vibre… Un pas après l’autre, lentement je reprends ma marche et apparaît l’arbre auprès duquel le Bouddha a vécu l’illumination.
Assise face à l’arbre Bodhi, mon corps se pose, mes yeux se ferment, mon esprit s’apaise.
Les voix continuent à s’élever, graves, semblables à des sons gutturaux qui me mettent en lien avec le son primordial de l’univers.
Silence.
Le temps s’étire, se rétracte, se dissout. Les voix se taisent, s’amplifie alors le chant des oiseaux, léger, aérien … messagers de joie et d’amour de BODHGAYA. Nu-pieds, je déambule dans le temple.
La présence et l’énergie d’un autre arbre m’attirent. Majestueux, il s’élève dans le ciel devenu noir. Ses branches s’épanouissent et dans ses feuillages des rires retentissent et l’air exhale une pureté ...
La pluie recommence à tomber… Pas à pas, je m’imprègne de ce lieu inspirant qui me nourrit en ressentant la beauté, la compassion, l’amour…
Om Mani Padma Hum. »
Temple de l’illumination
« En face de la grille, ma gorge grattait, mon estomac chavirait, j’avais une perte d’équilibre ! Ce chant tibétain pénétrait tout mon être ! En face de l’arbre de Bodhi, mes mains picotaient fort !
Quelle belle énergie ce lieu ! C’était fort ! C’était bon ! »
Le temple de BODHGAYA
« Après l’émouvante visite d’hier soir du site sacré de crémation au bord du GANGE à VARANASI, nous voici arrivés ce lundi à BODHGAYA, le lieu d’illumination du BOUDHA.
En veilleur je ferme la marche de notre groupe pour aller visiter le temple, sans savoir encore que j’allais en ressortir réveillé ! Après avoir décliné l’invitation habile d’un jeune homme me proposant de m’accompagner, je rentre seul et en dernier dans l’enceinte du temple et de ses jardins extraordinaires qui m’attirent bien plus que le monument central, très imposant à première vue. Après une promenade en prélude qui déjà m’envoûte, je finis par contourner le temple pour m’arrêter ensuite au côté de l’arbre, lieu d’une grande dévotion. Les pèlerins étant assis, je reste debout comme aimanté entre la terre et le ciel. C’est alors que mon initiation au bouddhisme tibétain fait spontanément résurgence. En pratiquant une triple salutation, je ressens une énergie me traverser telle un orgasme subtil et profond. Cette sensation est si forte que je dois m’asseoir pour me reposer et reprendre le cours de ma visite. Eclairé, je poursuis mon chemin et visite en file indienne le temple où une statue de Bouddha jaune d’or resplendit. En sortant je finis mon périple initiatique dans les jardins jusqu’à découvrir une rose parfumée au pied d’un autel ce qui m’invite à me recueillir dans mon temple intérieur où je finis la soirée dans le silence… »
« A peine entrée dans l’enceinte du temple, je m’éloigne du groupe empreinte d’une émotion intense en réalisant pleinement tout ce qu’a découvert BOUDDHA il y a plus de 2 500 ans.
Après avoir été à nouveau ébranlée en repensant au comportement que j’ai pu avoir toutes ces dernières années et à mon attitude face à ce que je vis actuellement, je me laisse imprégner de tout ce qui s’offre à moi dans le moment présent : les mantras récités par les moines et diffusés par les hauts parleurs me permettent d’alléger mes tourments, le pipal me transmet une puissante énergie, le chant des oiseaux ravit mon cœur, les gouttes de pluie illuminées par les projecteurs éclairant l’arbre de l’illumination et ressemblant à des milliers d’étoiles dansantes me remplissent de bonheur, tout me permet de retrouver le sourire et la joie de vivre ».
« Depuis des années, je suis la tradition reçue de mes parents, catholiques de naissance, je trouve beaucoup de sens dans le message du maître BOUDDHA.
Avec JESUS et BOUDDHA résonnent en moi deux perceptions différentes par rapport à la souffrance.
JESUS l’intègre pleinement pour la transfigurer et nous en libérer.
BOUDDHA me donne les clés de compréhension de mes attitudes, de mes attachements, de mon rapport à la souffrance.
Chemin vers la transfiguration ou chemin vers l’éveil, ces deux voies m’invitent à prendre refuge au cœur de mon être, de mon essence. »
En 566 avant Jésus Christ nait, à LUMBINI au NEPAL, SIDDHARTA GAUTAMA qui deviendra BOUDDHA (en sanskrit : éveillé)
A sa naissance, des Brahmanes astrologues prédirent que le jeune prince ne serait jamais roi, mais deviendrait le prochain BOUDDHA dès lors qu’il découvrirait la souffrance. Son père, voulant qu’il reste dans la lignée des guerriers comme lui, le maintient dans un environnement dépourvu de toute souffrance.
Ce n’est qu’à 29 ans qu’il découvre en se promenant hors de l’enceinte du palais la souffrance endémique de son peuple, en croisant la vieillesse, la maladie et la mort.
Un ermite lui montre ce que peut être la sagesse. Il renonce alors aux titres et au palais et commence une vie d’ascèse entreprenant des pratiques méditatives austères.
Six ans après avoir quitté le palais, et avoir suivi ces pratiques mortifères qui ne l’avaient pas mené à une meilleure compréhension du monde, il décide de chercher la voie du milieu. Il s’assied sous un pipal (de la famille des ficus) à BODHGAYA pour méditer et fait le vœu de ne pas bouger avant d’avoir atteint la vérité ultime.
C’est là que quarante jours plus tard il atteint l’illumination : « La souffrance trouve sa source dans l’attachement »