Journal de Bord 2019

Rangement et pliage du campement, nous partons le coeur serré de notre île refuge.

 

Il nous faut nous hâter vers les pirogues et tout charger pour 3 heures de navigation vers l’île vierge de Kati, où, selon Haïdar, ne réside qu’un seul habitant, actuellement en déplacement.

 

A l’annonce de notre départ, certains caravaniers manifestent une incompréhension : pourquoi lever le camp et partir maintenant, pour ne passer qu’une seule nuit sur une île inhabitée, alors que des liens forts se sont noués ici ?

 

Karine nous explique : 

 

« L’ïle de Kati est un des plus beaux endroits du monde. Et puis c’est une île qui nous tient à coeur avec Haïdar, et nous avons très envie de partager ça avec vous.

Je sais qu’avec la Caravane Amoureuse vous êtes venus pour rencontrer des gens. Nous vous proposons une petite pause pour rencontrer les arbres et l’océan. »

 

Les femmes du village nous offrent une dernière danse et nous accompagnent jusqu’aux embarcations.

 

« On n’est pas content que vous partiez, mais on va quand même danser ! »

 

 

A l’arrivée, nous sommes époustouflés par la beauté du lieu et avons le sentiment d’arriver au bout du monde.

C’est avec enthousiasme que nous installons nos tentes au bord de l’eau, dans ce décor sauvage.

« Wouah, c’est la première fois que je fais du camping sauvage ! » - Evelyne, caravanière.  

 

 

« Kati » signifie « La plage », en langue Diola. Effectivement nous découvrons une sompteuse plage de plusieurs kilomètres face à l’océan Atlantique.

 

L’après-midi sera consacrée à la découverte de l’île par chacun, et la journée se termine autour du feu près des tentes, où la marée de pleine lune ne manquera pas de nous surprendre par son intensité.

 

 

  

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Bello Diatta, le poète-guitariste de Casamance.

 

 

 

L’après-midi, l’équipe de tournage fait une interview de Bello Diatta (nom d’artiste de François Xavier), surnommé « Appo » au coeur de l’île, près d’un lac où se rassemblent de nombreux pélicans. 

Pour y arriver, nous avons traversé des paysages de savane et de forêts. 

 

Cet artiste originaire de Niaigaïce, près de Ziguinchor, joue de la musique avec son frère Noé.  Ils composent ensemble sous le nom de « Frères du sud ».

Leurs chansons parlent de paix, d’amour et des problématiques sociétales.

 

Haïdar les a sollicité pour composer une chanson lors de la campagne des municipales de 2014. 

Ainsi est né « Sembé », leur premier single, signifiant « la force » , grand succès dans tout le Sénégal.

 

Dans les paroles, un passage fort évoque le lien entre la danse et la lutte« Ukoudyale ».

 

« Il est essentiel d’être ensemble pour lutter. »

 

Son rêve serait d’être un grand artiste reconnu, de voyager, de faire des films ou des séries. S’il gagne assez d’argent, il aimerait pouvoir aider ses proches, et  permettre à la Casamance de se développer en créant des usines de transformation de fruits locaux et en favorisant  le maraîchage.