Journal de Bord 2019

Nous partons aujourd’hui pour le village de Bankassouk, à une heure de pirogue.

 Avant notre départ, Haïdar nous explique ce qu’il appelle « Le miracle de la Vie ». Il nous expose en détails les tenants et les aboutissants de la reproduction des espèces océaniques autour du Sénégal.

Nous sommes subjugués par cette conférence improbable, les pieds dans l’eau, qui nous révèle toute la réalité d’un éco-système interdépendant. Ce qui se passe en Casamance est emblématique du déclin de la biodiversité dans le monde.

La gravité se lit sur les visages après son exposé. Nous touchons vraiment du doigt la précarité des populations directement dépendantes des ressources.

Alors que nous approchons des rives de Bankassouk, des sifflets et des percussions résonnent dans la mangrove. Nous sommes attendus !

Des vibrations, puis des rythmes de type samba, nous interpellent, et c’est une partie du village vêtue, pour les femmes, du même costume, qui nous happe.

Nous abordons la rive, dans une énergie puissante et festive de battucada surréaliste.

Les bébés nous sont confiés, les caravaniers se mêlent à la danse, comme toujours.

Au centre, deux personnages  étranges et fascinants mènent la danse dans des mouvements hypnotiques.

Une sorte d’homme-feuillage, le « koumpo », représente l’esprit de la forêt, quant à l’autre, il est affublé d’une toile de jute et porte une sorte de masque de minotaure diabolique.

Puis, ce sont Marc, Cathy, Aymeric et Camille qui font résonner le piano, pris d’assaut par les enfants et les femmes du village.

Sur la berge, caravaniers et autochtones profitent du concert et dansent avec entrain.

Nous sommes ensuite invités à nous rendre au village où le chef nous attend.

 La chaleur nous rassemble sous le manguier pendant que se déroule l’interview du chef du village, Martin.

 Des jeux s’improvisent avec les enfants, un homme aveugle nous bouleverse avec son balafon composé de quatre bouts de bois reposant sur un pneu.

 Alors que nous nous ravissons d’un duo balafon-flûte, la marée nous contraint à un départ précipité 

De retour sur notre plage de sable fin, chacun se ressource à sa manière.

Baignade dans l’océan, lecture, musique, visite, contemplation…

 En fin d’après-midi, Karine nous initie à la roue de médecine, puis Jean-Pierre nous enseigne les bases de l’animisme.

 Nous clôturons notre cercle avec un bâton de parole pour que chacun s’exprime et partage ses ressentis en ce milieu de séjour.