Ce matin il traîne sur le camp comme un vent de mélancolie : nous quittons l’île d'Egueye aujourd’hui.
La matinée est consacrée à lever le camp.
Chacun s’active à une dernière lessive, à plier la tente, à refaire son sac avant d’aider à ranger les bancs, tables, seaux... et tout ce qui aura fidèlement servi de campement en campement.
Isabelle et Charlotte, efficaces et organisées, synchronisent le tout.
Rapidement les espaces de vie se vident, les bagages se regroupent. Certains en profitent pour se remplir les yeux une dernière fois de la beauté du lieu, d’autres se rendent au campement pour un dernier verre de bouille ou de bissap, d’autres se reposent ou revisitent les rencontres, les émotions, les souvenirs.
Christian et Hubert réalisent des interviews, dont celle de Karine sur Biophilia.
Après un dernier repas sur l’île, une chaîne humaine permet d’embarquer les derniers bagages et nous quittons Egueye.
Un dernier regard sur le ponton, les falaises ocres, le bolong à marée haute, et nous partons.
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Arrivé à Diaken, des bus nous prennent en charge pour le village de Djembering, où nous sommes attendus.
Quelques personnes sont déjà là et, comme toujours, les enfants viennent spontanément à notre rencontre, créant des interactions musicales, des jeux de mains ou simplement des câlins.
Alrs que nous nous apprivoisons, un chant profond et sauvage émerge du fin fond du village, au son des percussions graves du bombolon.
De jeunes hommes costumés, virils et musclés, exécutent des danses guerrières dans une énergie pure et communicative. Des plus âgés aux plus jeunes, ils entraînent dans leur sillage rythmé les femmes et les caravaniers.
Après un discours bref de remerciement, Marc se met au piano et spontanément, un des danseurs s’invite pour entamer avec lui un duo.
La place est bondée, l’annonce du concert a attiré également des « toubabs » et l’ambiance est à la joie et au partage.
Les danseurs nous expliquent le sens de leur danse qui précède les combats de lutte, sport très pratiqué ici et qui réunit une centaine d’hommes de plusieurs villages, en septembre, après les récoltes.
Nous quittons ce lieu accueillant pour rentrer à Djibelor où Haïdar et Sophie nous accueillent avec générosité, mettant à notre disposition toute leur maison pour la nuit.
C’est également le temps des premiers au revoirs, certaines personnes du staff restant sur Djibelor.
Nous les saluons avec beaucoup de gratitude et de chaleur.